Wednesday, April 27, 2011

Les Subventions

Les subventions, je comprends même pas comment ça fonctionne. Mon ami Pierre Courcelle qui travaille (énormément) au ministère de l’Education en a parfois marre. Je me dis que je pourrais l’employer. Il y arriverait très bien à me bâtir des dossiers, à prospecter, à réunir des budgets, à manipuler les différents échelons administratifs, c’est déjà ce qu’il fait et ce serait tout ce dont j’ai besoin pour développer mon Projet (vous savez, d’art-thérapie). Mais il faudrait que je le paye. 3000 par mois, c’est ce qu’il gagne. 3000 par mois, c’est 36 000 par an, c’est-à-dire, avec les charges, 72 000. Donc il faudrait qu’il arrive à trouver 72 000 euros de subvention pour se payer dans l’année. Il faudrait quand même qu’il trouve un peu plus, il faudrait quand même qu’il trouve un petit quelque chose pour la création (l’art-thérapie…), un petit peu en plus de son salaire, sinon, son travail serait quand même difficile à justifier. (Mais un peu plus suffirait, je le pressens.) Bref, ce sont des sommes considérables. J’en arrive à la conclusion que la culture (ne prononçons même pas le mot de l’« art » qui n’a rien à faire dans l’affaire), que la culture, je disais, n’est pas subventionnée, absolument pas, c’est l’administration qui l’est. L’Etat se subventionne lui-même ou ses miroirs. Luigia Riva me dit que le projet de Didier Deschamps à Chaillot est de réduire l’engouffrement de la subvention dans les « frais de fonctionnement » (la « question sociale »). Bon courage ! Quelqu’un comme Daniel Jeanneteau touche 500 000 euros, mais je vois bien où l’argent passe. (Il se plaint de n’avoir pas assez.) Il passe d’abord à payer les gens occupés à obtenir cette subvention. Ensuite, on voit c’qu'il reste. Pour moi, ça s’apparente quasiment à une escroquerie. Quand je suis arrivé à Paris, Claude Régy racontait une escroquerie facile. Vous faites une association humanitaire. Vous faites des affiches, vous récoltez de l’argent. Mais, sur cet argent, il faut bien que vous vous payiez des locaux, une voiture, un salaire, etc. En plus de payer les affiches, il faut bien que vous payiez le personnel. Bref, vous vivez sur l’argent que les gens ont cru donner pour les pauvres ou les malades. Avec ce qu’il reste, on voit c’qu’on fait. C’est-à-dire on voit c’qu’il reste. (Il faut qu’il en reste un peu, même un tout petit peu, pour les justifications.) C’est du même ordre, c’est une question d’arnaque.

1 Comments:

Anonymous Olivier Steiner said...

EN AVOIR OU PAS, le film de Laetitia Masson...

5:03 PM  

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