Sunday, April 24, 2011

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J’aime Rémy. Je suis fou de désir pour Rémy. Je suis obligé de me réfréner parce que ça ne mènerait à rien et que je suis un peu triste pour le désir. Je le ressens de cette manière : contenter mes mémoires féminines. Donc je sais que ce n’est pas « moi » qui le désire, mais ces mémoires mortes, désincarnées, qui vivent encore, fantômes légers, tragiques, artistes. Je suis artiste par elles et j’aime Rémy (j’avais écrit « Régy ») par elles. Alors, je sublime ; ce concept psychanalytique, je vois très bien ce qu’il recouvre. Il recouvre. Le désir fou. Etre à la hauteur (pour en profiter) de Rémy. Il lit beaucoup. Je suis une midinette, à côté. D’ailleurs, j’ai acheté « Madame Figaro » aujourd’hui parce que Jeanne Balibar y prononce mon nom en dernière page. Elle dit que je fais partie du casting du dîner idéal. « Barbet Schroeder, Felix Ott, Yves-Noël Genod et moi. Ce sont tous des poètes, ils sont gentils et drôles. Que demander de plus ? » A propos, Jeanne Balibar chante bientôt à Paris son concert des Tronomettes et je suis censé l’accompagner (à la lumière). Je devrais être mort de trouille (je ne connais pas la salle). Au lieu de ça, je regarde les yeux de Rémy, et la peau et les poils du poète Rémy pour contenter les courtisanes en moi, mon Dieu, il serait temps d’une réincarnation (passons à l’étape suivante) ! Aujourd’hui, j’ai voyagé libre dans Paris estivale, presque vide, pleine de touristes. J’ai glissé en Vélib’. J’ai suivi l’eau, les arbres, les animaux que je trouvais. J’étais seul. Le ciel. La terre. Le dos. A un moment, il y a eu une pratique de tango ou de milonga au bord de l’eau. J’ai regardé les couples, ceux qui savent jouer ça, sauvés par Noé. J’étais, comme les autres spectateurs, en léger surplomb. Avec le vent, le brouhaha, d’autres musiques, ils dansaient littéralement en silence. Sans doute qu’ils entendaient quelque chose parce qu’ils étaient remarquablement en cadence. Mais du léger surplomb où je me tenais, il n’y avait rien. Des couples d'âmes errantes dansaient l’univers, incarnations futiles. J’avais eu peur tout l’après-midi parce que je n’avais pas de nouvelles de Pierre et parce que je n’arrivais plus à aller sur son blog : je craignais qu’il l’ait détruit. C’était comme la mort. Mais je suis passé sur l’île Saint-Louis juste pour voir s’il y avait la queue aux glaces Berthillon. Il y avait, en effet, comme c’était beau ! Paris immémoriale. Néanmoins, à cinquante mètre, une deuxième officine vendait la même chose, celle-ci sans file. J'ai choisi Caramel beurre salé et Cacao amer. En mangeant la glace, je me suis aperçu que l’angoisse liée à Pierre avait disparu. L’amour de Pierre était un faux, je notais, la glace Berthillon remplaçait l’amour de Pierre. J’étais passé plus tôt dans le jardin d’Olivier Steiner, le Luxembourg, j’avais évité de m’approcher trop du théâtre de l’Odéon, je me sentais un peu sale de l'énervement Olivier Py. (De même, j'avais évité l'autre soir François Le Pilouer à cause de ce que m'avait raconté Claire-Ingrid Cottanceau.) J’avais évité aussi le cinéma où j’avais pleuré il y a quelque temps sur le film de Felix. J’étais allé au jardin de la Grande Mosquée parce que Jeanne avait dit, dans « Le Figaro Madame », que c’était un endroit qui lui ressemblait. « Il y a des pierres et des roses, de la structure et de la liberté, de la rigueur et de la douceur... Un jardin venu d’ailleurs en plein cœur de Paris. »






(Cliquer sur le titre.)

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1 Comments:

Anonymous Olivier Steiner said...

Tu n'as jamais souffert des ruptures car tu ne les comprends pas. Rompre signifie avoir été lié et toute liaison est une illusion. Au fond de toi tu le sais, tu l'as toujours su. C'est ta noirceur.

7:46 AM  

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