Wednesday, April 27, 2011

Fenêtre ouverte

Duncqueue s’énerve, je n’écris pas assez souvent sur mon blog. Ces petits me pompent, me pompent (mais au figuré). Demain, c’est l’anniversaire de Nathan. Vingt ans. (Il est donc né en 91, c’est mignon.) Et, samedi, on s’tire, on se cassos à Berlin ! Comme j’aime la Bretagne heureuse, celle du mois de mai… Laurent Goumarre, je l’ai vu (chez lui) lundi, je lui disais comme Paris était vide, tellement vide, tellement province avec un temps d’absolu été, ça le terrifiait, il n’allait pas sortir. C’était le lundi de Pâques. Moi, c’est le contraire. Le lundi de Pâques ! Il me semble que la nostalgie est tellement forte chez moi, qu’elle l’a toujours été, de la province, de la campagne, des villes perdues dans l’été, de la France (je ne suis pas vraiment allé ailleurs). Il me semble parfois – comme en ce moment – que c’est mon principal plaisir. Revivre le vide si doux, si clair, si lumineux de ces lumières anciennes, de province, d’abandon des villes à la limite de la nature, du soleil, ces claires journées d’été, ces pluies d’été, ces quinze août, ces 1er mai, ces lundis de Pâques, ces Ascensions, etc. Ces jours fériés, ces départs en vacances, ces îles, ces villes perdues, ces vallées chaudes, ces places, ces platanes, ces cours d’école, etc. Il n’y a qu’une chose que la nostalgie ne m’a pas pris, c’est de prendre le bus. J’ai horreur de ça, toujours. (Alors que tant d’écrivains l'ont vanté, ce plaisir, Hervé Guibert, etc.) Duncqueue le généreux est venu boire un coup avec moi, une fois encore. C’est le seul qui développe une certaine amitié – une relative amitié. Les autres, quand c’est fini, c’est fini (ce que je comprends très bien). On s’est sorti du Scénario (pour un soir), on est venu au Tire-bouchon, c’est là que je déjeune et je dîne le plus souvent. Après son départ (il n'a fait que boire), j’ai fini mon sauté d’agneau et, pour faire traîner, je suis allé tirer un magazine de la pile. Un « Télérama ». « Il n’est pas récent », m’a dit la patronne. « Non, mais, lui, je le connais… », ai-je répondu en montrant le nom d’Etienne Balibar sur la couverture. J’ai lu ce que disait Etienne Balibar. Puis la patronne m'a dit : « Si vous voulez, vous l’emportez, vous nous le ramènerez demain… – J’ai lu ce que je voulais lire, mais c’est vrai que je voudrais en recopier des phrases… » Le vin est toujours bon, là-bas. Ce soir, c’était… j’ai oublié. Le vin de l’oubli*. La fenêtre est ouverte. Etienne Balibar dit (par exemple) : « L’exercice de la citoyenneté est mal en point et je n’ai pas de recette miracle. » Ou : « Je crois aussi qu’il existe des formes de citoyenneté active qui consistent à désobéir, comme le font les Français qui aident les immigrés clandestins traqués. »






Je me propose de lire le livre d'Etienne Balibar au titre si beau : La Proposition de l'égaliberté.

* Vin d'Ardèche.

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1 Comments:

Anonymous Olivier Steiner said...

Et moi je suis resté au lit pour Pâques, idem ça me terrifie, ça me terrasse. Je suis resté au lit, dans mon bordel. Je voulais te le dire.
Peut-être que c'est le phénomène de foule qui nous accable. La foule c'est tout le monde en même temps, tu vois ? Je veux pas dire que c'est un truc inférieur, juste vulgaire. Je veux dire que quand y'a tout le monde en même temps, ben si on réfléchit bien y'a plus personne. Et personne, plus personne d'un coup, c'est angoissant.

5:09 PM  

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