Hamlet en one man show

Je suis un déçu du Hamlet d’Ostermeier.
Tous ces gens qui m’ont dit que c’était remarquable, je ne comprends pas : ça a l’air d’être fait en deux heures. Ça s’adresse aux jeunes. Moi qui connais la pièce, qu’est-ce que ça m’apporte ? Les ados chevelus comme Noé, le fils de Jocelyn que j’ai dragué dans le hall (mais sa mère m’a reconnu), oui, je comprends, avec leur cerveau plein de rêverie… Il est vrai aussi que je suis fatigué. J’ai l’impression d’enchaîner avec mon cours. J’avais demandé aux gosses de me montrer ce que j’allais voir (ils l’ont vu hier). Déjà une heure de passée. On ne va pas cracher sur un spectacle populaire. Il y en a tant d’autres surnaturels… D’écrire tout ça m’a fait du bien : ça devient mieux. Une espèce d’Hamlet en one man show, pas mal, plus beau, juste, plus vrai. Ce moment de bonheur a passé. Ils jouent comme dans les cours. Comme la pièce est très bonne, elle agit, mais, eux, quel plaisir peuvent-ils en retirer, de jouer comme des pieds ? Au moins, ils ne se prennent pas au sérieux. De nouveau, ça a l’air d’être fait en deux heures. Ça raconte la domination d’un homme sur tous les autres. C’est mieux, ça marche dans ce sens. Les autres servent la soupe. C’est sympa. J’ai rien contre. C’est Hamlet en one man show. 21:28. Sortie. J’en ai vu la moitié quand même…