Tuesday, August 16, 2011

« Je crois que la beauté, dit Ulrich, n'est pas autre chose que l'expression du fait qu'une chose a été aimée. »




Camille m’a donné un pantalon en soie – Dries – qu’elle avait pris pour elle. J’écris le mot « héritage » pour mon père : j’ai hérité d’un pantalon en soie. Très beau. Camille imagine que je peux m’habiller comme elle, que nous sommes comme frère et sœur. Jean-Marc, hier, sur la plage où nous étions allé dîner pour voir, au dessert, le feu d’artifice tiré de barges dans la baie m’a dit qu’il voulait lire L’Homme sans qualité. C'est pour ça que me revient cette histoire de pyjama. « Sylvyvesnoël, vous venez vous baigner ? » (Donc tout le monde ne l’appelle pas Camille, je remarque.) Les fillettes, chacune à la proue d'un kayak comme au-dessus du vide, vocifèrent à l'adresse de Sylvie-Camille et d'Alice : « Gagne, gagne ! » Une autre image immémoriale, c’était des personnages à contre-jour, debout sur une planche avec une pagaie (comme sur une pirogue). Hélène a voulu en faire, de la planche comme ça. Que dis-je ? Hélène a désiré en faire. Ça aussi, c’était immémorial. (Troisième image.) On l’a vue, à un moment, enfiler sa robe et se précipiter l’air dégagé (comme si elle allait pour demander comme en passant) vers l’homme qui avait le pouvoir, nous semblait-il, de faire revenir les planches au bord. Puis on l’a vue retirer sa robe (transaction rapide), puis on l’a vue sur la planche, certes mal assurée, mais concentrée, blanche, descendre le fleuve Amazone ou le fleuve Congo, dans la crainte des crocodiles. Puis nous avons pris des jus de tomate au Tabasco offerts par Camille – un apéro sans alcool –, puis j’ai conduit la Méhari au retour, chargée des deux kayaks, ça a été drôle aussi ! Au retour, c’est l’histoire du loup et du rizotto. Puis nous avons parlé de Paul et pas seulement de Charles. Paul, le fils aîné, « plus beau qu’Alain Delon jeune » – toujours la référence – et ne sachant pas trop quoi faire de ses dix-neuf ans, n'ayant pas passé le bac, j’ai proposé de l’engager. Mais Lucien avait même l’idée de le confier à Bob Wilson*. Paul a dit à Hélène que, les filles, pour lui, c’était « trop facile » – à part cette culpabilisation dans laquelle elles le mettaient de les quitter trop vite. (Hélène s'était inquiétée que l'une d'elle, peut-être, le fasse souffrir.)






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1) Merde, je me retenais – par décence – de ne rien écrire de showbiz – mais voilà qu'il en arrive un par la fenêtre !
2) Ça ne fait rien, d'ailleurs, Bob Wilson s'en occupera à NY et, moi, à Paris.

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