Thursday, September 22, 2011

« Soirée », mot magique




Dear Yvno, c'était délicieux, cette soirée, et nous avons ri et cela fait pisser les anges, alors nous sommes bénis ! Je viens de te faire cette page, tu peux t'en servir comme base d'improvisation ou, si ça ne te convient pas, la donner aux poissons (ils ont l'estomac solide !) Je voulais te dire que j'aime ton nouveau look (as-tu remarqué que le port des lunettes coïncide avec la commande d'un livre ?) Et puis quelque chose en toi de plus profond et de plus « ralenti », mais où tu gagnes en beauté. Quelque chose de l'âme ? Ne ris pas ou alors rions et que nos âmes soient tout simplement ce qu'on appelle des cœurs (gros comme des culs de dames...)
A très bientôt. Je t'embrasse
Lili
Es-tu déjà allé aux Goudes (extrémités de Marseille) ? Si non, dis à Erik de t'y emmener avant de partir, c'est sublime.






Exercice d’adoration



A Marseille, on peut manger des rougets avec quelqu’un qui dit adorer Twombly et les anchois.

Le vin blanc aussi, on peut adorer en boire.

Dans cette ville, on peut tourner dans sa bouche une phrase entendue : « L’art est une catastrophe gérée par des gens catastrophés. »
Dire qu’on adore.

Artaud enfant adorait y mettre en scène la crèche provençale.
Il voyait de l’électricité lilas autour de sa tête.
Pour lui, le cœur de la ville était celui de la Vierge Noire de la Basilique Saint Victor (la couronne de cœurs d’argent de la Vierge Noire).
Son premier théâtre.
L’exercice d’adoration est-il possible dans cette ville ?
Adorer, c’est déglutir ?
Et vos genoux ? Vous en faites quoi de vos genoux ?
Ça a quelque chose à voir avec l’échange des cœurs ?
En mangeant ses rougets, elle précise qu’elle adore ce poisson parce que c’est le seul qu’on vous sert sans l’avoir vidé.
Entrailles et estomac.
Tout. On mange tout. Même la tête.
Au dessert, elle sort un livre de son sac et lit :

« (…) Il ne fait aucun doute que beaucoup de promesses de beauté et de lumière restent souvent sans être expérimentées. Mais, d’autre part, la solitude agit aussi comme un filtre ; ce qu’on rédige le jour suivant est plus qu’une énumération d’impressions ; dans la nuit, l’ivresse se propage par de beaux contours prismatiques qui la distinguent de la réalité quotidienne. Elle forme une sorte de dessin, elle est ainsi plus facilement mémorisable. Ce dessin se dessèche et il en reste comme la forme d’une fleur. (…) »

Elle ajoute (en se resservant un verre de blanc) : Walter Benjamin, Haschich à Marseille ! J’adore !

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