Arnaud
Bonjour mon Blond,
Je crois lire que tu vas bien – malgré la vilaine tique. Je ne suis jamais loin de ton blog qui est comme une prière quotidienne, et Facebook fait le live.
Je crois savoir que tu es occupé : mon amie Estelle, nouvelle E.X.E.R.C.E me dit que tu seras dans le coin, assigné à résidence.
J'aurais quelque chose à te demander, si le temps te le permet – peut-être même que si le temps ne te le permet pas, c'est mieux.
Je suis en train de constituer un dossier pour une candidature – formation – en performance. Bien entendu, je parle de ton travail et de sa contagion évidente. Ils me demandent le soutien d'un artiste à travers une lettre, et j'aurais très envie que ce soit toi. – aussi parce que ton travail à un écho à Berlin : si tu pouvais être ma star, qui parle de moi, l'élève et l'assistant ? Je me chargerai de le traduire en anglais. Est-ce que tu pourrais faire ça, mon Blond ? Je ne peux pas vraiment être le nègre, sur ce coup là...
Dis-moi juste si c'est possible ou pas.
Je t'embrasse fort.
Arnaud
Est-ce que ça irait ?
Tu vas bien, toi ?
L’amour, toujours là ?
Faut qu’on se voit plus souvent…
Et qu’on retravaille !
J’ai rencontré Arnaud Bourgoin, la première fois, lors d’une interview. J’avais été frappé de la pertinence de ses questions. Le garçon semblait parfaitement à l’aise avec les règles sociales – il y rajoutait juste l’intelligence et la sensibilité qui ne sont jamais obligatoires. Plus tard, j’ai compris qu’il n’était pas seulement journaliste, mais que le théâtre l’intéressait vraiment. Par tous les bouts, je dirai. Je lui ai proposé de devenir mon assistant, d’abord pour un spectacle, Hamlet, puis pour un stage. Sur le spectacle, son enthousiasme (et son intelligence, sensibilité…) en a fait le meilleur assistant que je n’ai jamais eu. Sur le stage, c’est bien simple, je lui ai confié le groupe alors que je devais m’absenter un jour et demi ; lorsque je suis revenu, tout était transformé. Ce qui était lent était devenu rapide, ce qui était tâtonnant performant et surtout, surtout, le groupe s’était soudé, tout le monde travaillait ensemble comme une vraie troupe. J’ai compris, à ce moment-là, que la relève était assurée ! Arnaud était devenu un dangereux rival. Ça a été, pour moi, un plaisir sans mélange…
Je ne saurais trop vous conseiller de choisir pour vos rangs un talent non seulement incontestable, mais un homme dont la valeur héroïque, humaine, la disponibilité et la joie de vivre sont, de manière d’ailleurs totalement indescriptible, inaltérables
Yves-Noël Genod, metteur en scène
Tu peux aussi mettre les propos recueillis « Jouer Dieu », publiés dans « Mouvement ».
Labels: correspondance
0 Comments:
Post a Comment
<< Home