Sunday, January 01, 2012

« El dificil diamante de los santos »




C’est un soir, j’ai pris une douche. Nous avons pris le soleil. C’est un soir sur cette terre, nous avons pris le soleil. Nous avons pris le soleil, nous sommes revenus. Il y a un livre que je partage avec mon ami Christian. Très souvent, je dis à Christian : « Attention, si tu continues à dire des choses comme ça, je vais t’embrasser... » J’ai commencé aussi (aujourd’hui) à dire cette phrase à Kader. Le livre que je partage avec Christian, c’est : La Complexité humaine, d’Edgar Morin (champs-essai), ce sera ma Bible pour les prochains travaux (Bastille, Ménagerie…) C’est lui qui l’a apporté. Et donc nous le lisons tous les deux. C’est un livre très facile à lire. Il est très simple (contrairement…) C’est un livre qui simplifie en les reliant des choses très complexes parce qu’elles sont séparées. C’est très intelligent, très généreux, très évident. Ça détruit instantanément la bêtise, disons, ça ne la détruit pas, ça la met avec, la destruction aussi, et, en avant, vogue le navire ! « L’Evangile de la perdition ».

Aujourd’hui, nous sommes le 31. Il n’y a pas d’Internet, aujourd’hui, et, de toute façon, pas de réseau téléphonique. C’est assez agréable, ce reliement. Ce reliement réel, religieux. L’Evangile de la perdition. Il faut un livre (il faut un livre…), une plage, quelques amis, quelques solitudes, quelques pesos… Et nous sommes maintenant partout, avec toi (et toi…) que je ne nomme pas, mais à qui je pense très fort pour les prochains travaux… Nous avons pris un bateau, une ou deux glacières, l’une remplie de Corona, l’autre de sandwichs et d’eau, de la crème solaire, etc. (chapeaux, lunettes) et nous sommes partis sur une plage merveilleuse, presque précolombienne, mais pas tout à fait car il y a des prairies et même un cheval qui est passé et que j’ai suivi un moment : « Cheval, cheval… » comme une fiction d’amour – il se demandait ce que je lui voulais. Il n’allait pas vite, nous avancions dans le sable (en plein cagnard), de temps en temps, il s’arrêtait pour me regarder : Que me veut-il celui-là ? J’ai déjà décrit le paysage (si ce n’est pas ici, c’est ailleurs) : un paysage de prairie d’Irlande (ou du Pays de Galle) et de soleil tropical, c’est très étrange, très beau, très naturel.

Lorsque nous sommes revenus de cette plage extraordinaire, trop tôt, à mon goût, l’hôtel dans la lagune m’est apparu stupide et mesquin, ça ne m’était pas apparu jusque là. Un retournement de situation. Jusque là, je me croyais au paradis. Non, le paradis est ailleurs, il y a encore plus beau, toujours plus beau sur cette terre. C’est étonnant. Les territoires vierges inexplorés existent toujours en nombre, en très grand nombre, mais sont de plus en plus réservés aux riches (aux esthètes). Ça a toujours été. Comme l’espèce humaine est très prolifique, il s’agit de parquer la masse (dans des idéologies, des taudis…) afin de bénéficier du luxe. Le luxe n’est que pour quelques-uns, c’est très curieux, mais c’est ainsi.

Dans quelques heures, je retournerai à Mexico. Là, ce sera l’inverse. La foule. La joie de la foule. Qui m’avait frappé le premier jour à ma descente d’avion.

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