Fragment de brouillon
Quel dommage qu'il les ait brûlés ! Il reste trois pages. C'est incroyablement plus beau. Je trouve. C'est comme Rimbaud – mais vivant. Pour les écrivains, le drame, comme pour les acteurs, c'est l'entraînement. Inévitable, le drame. Plus on progresse, plus on perd, c'est comme ça, c'est ça, la vie. Rimbaud voulait tout boucler avant la fin de l'enfance. Avec cette date butoir, affreuse : vingt ans. Il pensait, c'est Yves Bonnefoy qui le dit, qu'il ne pouvait faire ce qu'il voulait faire, ce qu'il tentait qu'en étant relié, encore dedans, à l'enfance, qu'après, la vie adulte, c'était foutu – pour le renouvellement religieux : changer la vie. Quand il en était encore temps. Brouillons adorés...
« J'adorai les boissons tiédies, les boutiques fanées, les vergers brûlés. Je restais de longues heures la langue pendante, comme les bêtes harassées : je me traînais dans les ruelles puantes et, les yeux fermés, je m'offrais au soleil, Dieu de feu, qu'il me renversât, Général, roi, disais-je, si tu as encore un vieux canon sur tes remparts qui dégringolent, bombarde les hommes avec des mottes de terre sèches. Aux glaces des magasins splendides ! Dans les salons frais ! Que les araignées Fais manger sa poussière à la ville ! Oxyde des gargouilles. A l'heure lance du sable de rubis les boudoirs brûlent
Je portais des vêtements de toile. Je me (...) je cassais des pierres sur des routes balayées toujours. Le soleil descendait vers la merde, au centre de la terre. Le souterrain donnait une merde dans la vallée le moucheron enivré à la pissotière de l'auberge isolée, amoureux de la bourrache (et qui va se fondre au soleil) et dissous en un rayon
Faim*
J'ai réfléchi au bonheur des bêtes, les chenilles étaient la foule (...), petits corps blancs innocents des limbes : l'araignée romantique faisait l'ombre romantique envahie par l'aube opale ; la punaise brune personne, attendait (...) passionné. Heureuse la taupe, sommeil de toute la virginité ! »
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