Thursday, March 29, 2012

B. (Bohème)




« Charles Dantzig pense qu’« il y a de la complaisance à trop vouloir trouver dans les livres ce qui nous ressemble », et je m’abandonne sans réticence à ce travers, je peux même dire que sans cela lire n’aurait pour moi aucun intérêt. Je n’aime pas la littérature en soi mais ce qui dans les livres m’appartient « toujours déjà » (comme disait en khâgne un professeur de philosophie dont j’avais du mal à suivre les méandres de la pensée mais chez qui l'emploi récurrent de ces deux adverbes conjoints me réjouissait), et en aimant un roman je comprends aussi ce qui de manière irréfragable m’est étranger, connaissance négative sans laquelle je n’écrirais pas. »



« Lecture d’un « manuscrit » d’un ami (un pdf). C’est très, très, très beau. Il est déposé chez les éditeurs: on croise les doigts. (Ce n’est pas comme Duras, cet ami ne se tuera pas s’il n’est pas publié – mais il le sera.) […] C’est dur de ne pas le lire sans être ému, ce livre-ci, qui ne dit que tout (et sans manière). Une phrase de Marguerite Duras qui avait aimé un livre : « Et c’est d’la littérature : pas un mot plus haut que l’autre… » J’ai vécu une histoire, un peu semblable, par communication moderne, littéraire : sms, mails, blogs; une histoire que vous connaissez, une histoire qui s’écrivait... L’amour – dans tous les cas ? – serait histoire d’amour… Mais celle-ci est la plus belle. (L’autre, la nôtre, doit être récoltée – et – probablement – mélangée, je compte sur Pierre.) »



« Ce mot de bohème vous dit tout. La Bohème n’a rien et vit de tout ce qu’elle a. L’espérance est sa religion, la foi en soi est son code, la charité passe pour être son budget. Tous ces jeunes gens sont plus grands que leur malheur, au-dessous de la fortune mais au-dessus du destin. »

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