Racontons, après tout, je ne sais faire que ça…
Il y a d’abord eu la radio avec Laure Adler. Bon. Décevante. J’en attendais trop. Laure Adler est l’égérie de toute ma vie (depuis l’adolescence)… On verra quand l’émission passera, mais ce qu’elle a dit après était beaucoup plus intéressant. Elle a dit que la scène du feu lui avait fait penser à des choses de Leroi-Gourhan, l’historien de la préhistoire, en particulier de ce livre qu’elle est allée ensuite rechercher dans sa bibliothèque, Le Geste et la Parole. En fait, pendant l’entretien, je ne savais pas si elle avait aimé ou pas le spectacle, ça me gênait. Je le lui ai demandé après (j’aurais dû pendant), en fait, si, a-t-elle dit, sauf ce problème de claustrophobie (elle trouve la salle dure). Il y a aussi qu’après l’article de Jean-Pierre Thibaudat, je ne touche plus terre. Je m’en fiche, tout à l’heure Joëlle Gayot a adoré (elle m’a dit que ça lui faisait penser à comme un théâtre après la catastrophe, qui aurait survécu). C’est vrai, on y avait pensé, l’aftermath. Et puis Marlène était de mauvaise humeur. Elle souffre de la réception loupée (auprès des programmateurs) de son spectacle de Brest, elle rumine, elle veut leur envoyer un mail d’insulte à tous. Elle me touche. Comment trouver de l’argent juste pour vivre, c’est terrible, quand même… En sortant, le soleil était encore plus flamboyant (j’étais venu en vélib’, la grande balade). Marlène voulait prendre un bus, je montais avec elle. Un bus qui longeait la Seine et nous ramenait au centre-ville. On s’est arrêté vers Hôtel de ville, pour traverser la Seine, Marlène voulait rentrer chez elle, moi, je ne voulais pas repasser chez moi avant la représentation. Nous avons marché le long des bouquinistes. Soudain un joggeur en sueur s’est arrêté à notre hauteur, un Asiatique, et nous a dit en anglais : bravo pour hier, c’était formidable, etc. J’ai eu le temps de lui demander son nom, Randy, à cet ange, mais c’était si incroyable ! On s’est regardé avec Marlène et on s’est dit : finalement, il est pas mal, ce métier si difficile à exercer, il est pas mal du tout.
Je raconte mal, si je m’arrêtais ?
(Et j’en ai tant encore…)
Il y a d’abord eu la radio avec Laure Adler. Bon. Décevante. J’en attendais trop. Laure Adler est l’égérie de toute ma vie (depuis l’adolescence)… On verra quand l’émission passera, mais ce qu’elle a dit après était beaucoup plus intéressant. Elle a dit que la scène du feu lui avait fait penser à des choses de Leroi-Gourhan, l’historien de la préhistoire, en particulier de ce livre qu’elle est allée ensuite rechercher dans sa bibliothèque, Le Geste et la Parole. En fait, pendant l’entretien, je ne savais pas si elle avait aimé ou pas le spectacle, ça me gênait. Je le lui ai demandé après (j’aurais dû pendant), en fait, si, a-t-elle dit, sauf ce problème de claustrophobie (elle trouve la salle dure). Il y a aussi qu’après l’article de Jean-Pierre Thibaudat, je ne touche plus terre. Je m’en fiche, tout à l’heure Joëlle Gayot a adoré (elle m’a dit que ça lui faisait penser à comme un théâtre après la catastrophe, qui aurait survécu). C’est vrai, on y avait pensé, l’aftermath. Et puis Marlène était de mauvaise humeur. Elle souffre de la réception loupée (auprès des programmateurs) de son spectacle de Brest, elle rumine, elle veut leur envoyer un mail d’insulte à tous. Elle me touche. Comment trouver de l’argent juste pour vivre, c’est terrible, quand même… En sortant, le soleil était encore plus flamboyant (j’étais venu en vélib’, la grande balade). Marlène voulait prendre un bus, je montais avec elle. Un bus qui longeait la Seine et nous ramenait au centre-ville. On s’est arrêté vers Hôtel de ville, pour traverser la Seine, Marlène voulait rentrer chez elle, moi, je ne voulais pas repasser chez moi avant la représentation. Nous avons marché le long des bouquinistes. Soudain un joggeur en sueur s’est arrêté à notre hauteur, un Asiatique, et nous a dit en anglais : bravo pour hier, c’était formidable, etc. J’ai eu le temps de lui demander son nom, Randy, à cet ange, mais c’était si incroyable ! On s’est regardé avec Marlène et on s’est dit : finalement, il est pas mal, ce métier si difficile à exercer, il est pas mal du tout.
Je raconte mal, si je m’arrêtais ?
(Et j’en ai tant encore…)
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