Thursday, April 05, 2012

Mon pays, mes pays




C’était le soir où on m’avait dit que la maison d’enfance était en vente. On parlait de tout et de rien et on me l’avait dit comme ça en passant. Non seulement elle était en vente, mais elle était vendue. Ou presque. On connaissait les acheteurs, un couple très bien. Bien sûr, la famille avait eu priorité. Mais personne n’avait l’argent. Donc on parlait de tout et de rien et l’information était passée comme ça, en douce. Et, ce soir, je ne m’endormais pas sans penser à ça. Je le réécrivais : la maison était devant mes yeux, elle était vendue, la seule maison. Ti Nevez. Le seul château. Vivre à l’hôtel. Autour de moi, la maison m’environnait. La seule, presque la seule maison. Celle qui s’appelait maison Neuve et qui était la plus vieille, comme le pont Neuf, à Paris. Autour de moi enfant, la maison de pierre, la maison la plus solide était vendue. 1654. Je ne savais pas que ça se vendait, quand on possède une chose comme ça. Et, la mer, vous la vendez ?

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