Sunday, April 01, 2012

Introspection




Je suis caché de l’amour. C’est ce que je sens. Je suis retiré, retiré de la vue de l’amour, de l’odeur de l’amour, des cinq sens de l’amour. Il se trouve que c’est dimanche, que le monde s’étiole. Olivier disait hier qu’il pouvait tomber amoureux de quelqu’un simplement par son nom. Et, pour corroborer, il y avait dans le générique du film quelqu’un qui s’appelait Guillaume Dimanche, il donna cet exemple. Oui, il pourrait tomber amoureux de quelqu’un qui s’appellerait ainsi. (Il faudrait peut-être quand même vérifier le physique, vérifier le portrait.) Mais, moi, je suis retiré de l’amour. Je suis dimanche, moi, je suis Guillaume Dimanche. Je suis absent des cinq sens de l’amour, enfermé dans La Trappe, dans la tour, dans le donjon, l’appartement de Jaurès, La Chapelle, je suis le moine, le prêtre, la destinée de l’absence d’amour terrestre, je suis le moine de la lumière noire d’un dimanche ensoleillé de printemps.

Je me demandais si je n’aurais pas besoin d’un confesseur. Mais d’un bon. D’un qui, au lieu de me retrancher encore des plaisirs, m’inciterait, comme une loi morale, à les ravoir, les inventer, les décider.

Il fallait repartir dans la vie. Mais peut-être pas à tâtons comme dans une chambre noire, mais dans la pluie ensoleillée de la vie des villes et des champs. Aller par les portiques, les portiques de toutes les demeures.

La politique, c'est-à-dire vivre en société, concevoir un monde qui dure avec le bonheur, si possible. Ne plus s'occuper du Salut.

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home