Plus rock que mort
Une
scène épouvantable a eu lieu dans l’hôtel, qui ne m’a pas réveillé, ce qui
m’inquiète un peu, j’espère que ce n’est pas la maladie de Lyme qui revient (il
faudrait que je fasse le test). Jonathan est revenu à six heures du matin avec
Kate et Giovanni, un éphèbe sicilien qu’ils avaient trouvé en boîte quelques
jours avant. Jonathan est parti chercher trois verres de vins dans sa chambre
et, au retour, a trouvé la porte de celle de Kate fermée ; c’est seulement
à ce moment-là qu’il a compris que ça n’allait pas aller plus loin pour lui
avec Giovanni, il avait pourtant réussi à l’embrasser dans le club, pour lui,
Giovanni, c’était la première fois, disait-il. S’en est suivie une scène d’horreur
où Marlène et Thomas, réveillés, essayait de limiter les dégâts – puis Kate
sortie de ses ébats – vitre cassée, pot de fleurs lancé dans la cour, vomissure
sur la moquette, vin sur la porte (les trois verres), menace de défenestration –
Jonathan a aussi tambouriner sur ma porte en disant : « Tu vas voir, ton spectacle, demain, ce que je vais y faire… » Moi, je ne me souviens de
rien, je n’y étais pas, je dormais, voulais dormir, je me souviens, oui,
d’avoir pensé, probablement dans mon sommeil, qu’ils faisaient du bruit, cette
nuit-là, quand même, les gosses… Kate a renvoyé Giovanni en plein milieu, il
faut que tu partes, il faut que tu t’habilles, go ! just go ! Quand
ils pensaient que Jonathan était assommé, il repartait de plus belle. Il sortait
de sa chambre comme un diable quand on l’y ramenait. Le lendemain, le soir,
quand je l’ai revu, Jonathan était toujours le même, adorable absolument…
Labels: bologne
1 Comments:
C'est magnifique ce que tu écris. Comment tu élèves les choses (les êtres ?) au rang du mythe. Je suis amoureux (je sais que tu sais), j'en oublierais presque qu'il existât des gens autour de moi-nous. Et des gens, à Bologne, il me semble qu'il y en a eu beaucoup. Je n'étais pas là, hélas, mais te lire me fait rêver. J'aime ce que tu dis de Dominique.
"C'est là le fond de la joie d'amour, lorsqu'elle existe : nous sentir justifiés d'exister."
Friedrich Nietzsche
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