Friday, July 06, 2012


O lac, le lac, le pur beau lac ! L’entrelacement du lac et du Temps. Comme une boucle. Une boucle longue, lente. Nervures de la montagne. La montagne, elle parle comme le cœur inversé, le gonflement. Tout ce que tu n’as jamais pu dire est visible, inversé. Et le creux, lui aussi, est rempli, comme le lac long du Temps. Chaque petite brindille – ça qui est effrayant – chaque petite brindille vit. Et tous les insectes, ces milliards… Tout vit. Et le lac long du Temps, les châteaux. On a beau dire que la volonté ne sert à rien, mais les châteaux font le Temps.

Le rêve subtil, ici, dans la faillite*, se fait à travers les orages. Les orages sont tropicaux, c’est-à-dire : il ne fait pas plus froid, au contraire. Il pleut, il éclaire, il gronde, il résonne et tout le monde a peur – mais il fait chaud. Les fenêtres sont ouvertes, on ne risque rien, on se baigne sous l’orage, on ne risque rien. Ici, nous sommes dans le parc de Dieu. Savoie.
Personne ne dort, c’est comme dormir. Il y a l’encens bleu. Il y a les châteaux. La voiture magique permet de franchir les cols (col de la Chambotte). La Savoie, c’est un luxe fou.

« Que tout est merveilleux, insondable, caché,
transparent et clair en même temps,
selon que nous nous éveillons. »

La grande montagne fébrile. Je passerais des heures à la regarder sous la pluie dans la nuit, de ma fenêtre ouverte…
La nuit est chaude, ouverte, sacrilège. C’est le parc de la nuit. Du Bonheur de la nuit.

Mot pour un autre qui m’a échappé. 

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