Note sur mon travail
« Mais quant à moi, je n’en viens jamais à de tels problèmes. Quand je « have done with the world », alors j’ai créé une masse amorphe (transparente), et le monde avec toute sa complexité est resté de côté, comme un cabinet de débarras sans intérêt.
Ou pour le dire peut-être
mieux : le seul résultat de tout ce travail, c’est l’acte de laisser le
monde de côté (de jeter-au-débarras le monde entier).
Dans un tel monde (le mien)
il n’y a pas de tragédie, et par conséquent il n’y a pas tout cet infini qui
produit justement une tragédie (comme son résultat).
Ou pour mieux dire, les
résistances, le conflit, n’y deviennent pas qqch de magnifique ; ils
deviennent au contraire une faute.
Le conflit se résout un peu
comme la tension d’un ressort dans un mécanisme que l’on ferait fondre (ou que
l’on dissoudrait dans l’acide nitrique). Dans une telle « solution »
il n’y a plus de tensions. »
On peut y ajouter ce qui
suit (exprimé par moi de nombreuses fois quand je dis que mon théâtre
s’adresse aux amis – c’est-à-dire ceux qui l’aiment et deviennent, ainsi, des amis – et pas à des usagers, encore moins à des clients, pas
à des professionnels du chacun-à-sa-place, non, aux amis sans qui
ce travail ne peut simplement pas trouver sens).
« Quand je dis que mon
livre n’est conçu que pour un petit cercle (si l’on peut appeler cela un
cercle), je ne veux pas dire que ce cercle formerait selon moi l’élite de
l’humanité, mais que ce sont là les hommes auxquels je m’adresse (non parce
qu’ils sont meilleurs ou pire que les autres, mais) parce qu’ils forment mon
cercle culturel, qu’ils sont pour ainsi dire mes compatriotes, par opposition
aux autres qui me sont étrangers. »
Ça a à voir avec la
sagesse. Evidemment, ceux à qui je m’adresse sont des « sages ». Et ça peut être
bien sûr n’importe qui du moment qu’il rentre en résonance (en amitié) (en communauté). Car il n’y a personne,
que résonance, c’est cela le sens.
Le sens du théâtre, c’est l’amour, je le rappelle toujours par exemple quand un acteur amène sur le plateau un problème personnel : il s’agit là, comme dit Ludwig Wittgenstein, d’une faute professionnelle. C’est pour moi une évidence.
Ce qui me réveille la nuit, c'est comment supporter les fautes professionnelles des acteurs, les fautes d'amour. C'est une question qui mérite les insomnies. Je l'accepte.
Le sens du théâtre, c’est l’amour, je le rappelle toujours par exemple quand un acteur amène sur le plateau un problème personnel : il s’agit là, comme dit Ludwig Wittgenstein, d’une faute professionnelle. C’est pour moi une évidence.
Ce qui me réveille la nuit, c'est comment supporter les fautes professionnelles des acteurs, les fautes d'amour. C'est une question qui mérite les insomnies. Je l'accepte.
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