Saturday, August 04, 2012

Jean-Marie Patte


« Les artistes ont le droit d’être modestes, et le devoir d’être vaniteux. » (Karl Kraus.)




A Avignon, j’ai voulu voir la pièce de Thomas Ostermeier dont on m’avait dit du bien (Un ennemi du peuple) et j’étais donc avec mon petit carton « cherche une place » et j’ai été souvent dérangé de ma concentration à en trouver une par tout un tas de gens qui sont venus me féliciter pour ce que j’avais fait au Rond-Point. Je n’avais pas idée que tant de gens l’aient vu. Jusqu’ici… Oui, certes, cela me faisait bien plaisir, mais j’étais de nouveau incognito, là, mes chéris, je cherchais une place (et ce n’était pas Vincent Baudriller, là, qui discutait avec Isabelle Huppert, qui risquait de m’en donner une). Il y a aussi que malheureusement je suis plus sensible aux mauvaises critiques qu’aux bonnes. Les bonnes me soulagent, passons à autre chose, les mauvaises me pèsent, je voudrais retoucher les choses. Ce serait plus facile que ça plaise à tout le monde, franchement ! Plus logique ! Même s’il n’y a aucune chance. Mais personne ne fait ça pour déplaire, même Charles Baudelaire… Parmi ces gens, se trouvait la délicieuse Micheline Servin, adorable parmi les adorables, et qui, en plus, m’a révélé qu’elle avait amené avec elle rien moins que JEAN-MARIE PATTE ! Et que Jean-Marie Patte avait aimé ! Alors, ça ! Si quelque chose pouvait me toucher… Jean-Marie Patte !
Aujourd’hui, je reçois une lettre – ce qui est déjà rare – d’une très belle écriture et signée seulement de « j.m.p. » (au dos de l'enveloppe). Je pense que c’est lui. Je recopie ici car elle est très belle.

cher yves-noël genod

une grande paix m’était donnée par vous, ce soir-là dans cette maison que vous avez su si bien faire nôtre, avec ces retours d’âmes, ses averses, ses visites d’êtres, cette audible croissance d’êtres végétaux habitants du pavé hélas aujourd’hui presque entièrement (illisible).
accueilli ? cueilli ?
par votre grâce, quelque chose passé par nous très autrefois tenté vit, respire, « à paris, de nos jours » dans cet instant « contemporain » suspendu avec une indépendance inédite et intrépide.
…il m’a semblé voir passer, en visiteur, l’ombre de jean-louis b. dans ses meilleurs soirs, comme un chat qui serait passé par les portes ouvertes de cette maison qu’il appelait la suite !

merci de continuer to be yourself

un abrazo fuerte
o fantasma
j.m.

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