Tuesday, September 18, 2012

Gel



Il fait froid. Le froid pour la dernière nuit (et, je me souviens, la première) vient rappeler que nous avons eu de la chance. Mais, cette fois, il fait froid, chauffage à fond, bonnet sur la tête, j’ai eu froid. Bébé est dans le car ; je me suis réveillé trop tard, à l’heure de son départ, au bout du chemin pour un dernier baiser et, cette après-midi, il sera avec son copain, Sébastien, au hammam de la Mosquée, à Paris (pour ceux qui voudraient le croiser). Moi, je serai à Lyon – avec Benoît. J’aime Benoît, mais ce n’est pas pareil. J’aime me répéter. J’imagine que je ne m’adresse qu’à un seul lecteur et donc un lecteur qui ne lirait qu’un seul article, toujours le même. Donc, ce qu’il faut comprendre, c’est que Benoît et Bébé, ce n’est pas pareil. Dans le genre amour, aimer. Qu’est-ce que je voulais raconter sur Benoît, déjà ? Benoît a été très content que je lui révèle qu’Andy Warhol était allé à la messe pratiquement tous les dimanches tout le long de sa vie  fait biographique assez méconnu. Benoît m’a dit que ses parents ne s’étaient pas rendu compte qu’ils l’avaient appelé Benoît Izard et son frère Bruno Izard, c’est vrai que c’est étrange. Quand nous prenons la voiture, Benoît met à tue-tête un disque de chanson qu’il a faites, façon un peu slam. Un jour, il a envoyé une des chansons à Jack Lang et l’assistant de Jack Lang l’a appelé pour lui dire que Jack avait beaucoup aimé. Alors Benoît a dit : « Oh, mais vous dites ça à tout le monde…  Détrompez-vous, quand nous appelons, c’est que c’est vrai. » On écoute la chanson. C’est d’après le discours de Zola, « J’accuse » ; ce qui donne : « Jack use son corps », etc. Jack use je ne sais quoi, vous voyez le genre. Ça a beaucoup plu. Hier, la soirée dans le petit bar transformé en dance floor. Tous les soirs ou presque, la soirée, je ne sais pas comment font les kids ! Ils m’ont juré qu’ils ne prenaient pas de drogue et, l’alcool, j’ai fermé les yeux. (Je leur ai même acheté du Lagavulin 16 ans d’âge pour hier.) Bébé, je l’ai déjà dit, ne dort pas, il se couche le dernier (avant-hier à six heures) et se réveille le premier (vers sept heures et demie) et – qui plus est – dans la période entre le coucher et le réveil, il baise. Avec ça, toujours l’air d’avoir dix-huit ans. Comme il ne peut pas baiser tout le monde malgré son grand désir, il s’arrange pour visiter aussi en rêve. C’est facile sur cet immense terrain de camping des caravanes. Philippe a dit hier, quand Michel a fait mine d’enculer je ne sais plus qui – Christine, peut-être, mais toutes y sont passées : « Ce stage se termine en Dogs Party... Tu en as fait des bêtes... » C’est, ma foi, vrai, « Jouer Dieu »... Pascal l’a dit : « Qui veut faire l’ange, fait la bête. » Et réciproquement. CQFD. Benoît en train de ramasser les draps de Bébé levé en trombe pour prendre son car a frappé à ma caravane comme un nazi, « Mais qu’est-ce qu’il te prend ? personne ne frappe jamais ! » Donc Benoît assume de balayer et nettoyer la caravane de Bébé. Mais les draps tachés de sperme de Bébé, il ne les rend pas. Il les met dans sa bagnole et les vendra très cher dans une foire d’art de Miami... 

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home