La Neige du Night
Il y avait des livres qui s’étaient calmés. Avec des titres dépassés. Il n’y avait pas de titres à venir. Pas de recherche de titres. Le calme des objets délaissés – délaissés comme dans un jardin, oubliés sous la neige – la neige, peut-être, à venir. Dominique m’avait dit qu’elle regrettait son chien. Elle était sincère.
La voix incroyablement
présente, incroyable profonde, comme « creuse » de Leonard Cohen et
ces images qui n’en sont pas, creuses aussi, si on les regarde, beaucoup de
femmes et de musiques, de transparences et de cheveux, lullaby…
Il y a très longtemps que
je n’ai pas lu Duras et j’ai relu Le Navire Night, à Lyon, et j’ai été ébloui, l’histoire est si belle,
si « night », si profonde, on dirait Michel Jurowicz disant Le
Bateau ivre. Mais, en même temps,
j’ai eu la sensation que c’était quand même très « fait », très composé,
un peu dans le marbre, quoi. J’ai eu l’impression de connaître les trucs.
Curieusement Claude Régy me l’avait dit, ça, il y a très longtemps, à l’époque
où nous allions voir ensemble Marguerite Duras qui prétendait qu’elle voulait
retravailler avec lui. Il m’emmenait parce qu’il savait que ça me faisait
plaisir et c’était un temps où ça lui plaisait. Il m’avait dit, alors que je
m’horrifiais de le voir si désinvolte avec Marguerite, parfois même agacé,
alors que j’étais moi en pleine adoration, en sur-adoration, il m’avait dit
qu’il connaissait trop « comment c’était fait » et que donc son
intérêt pour elle, même s’il l’admirait et la comprenait totalement, avait
fondu.
0 Comments:
Post a Comment
<< Home