Pas gentil pour qui vous savez
« Les écrivains français ont
leur bauge personnelle dans la vie, ils sont contents de puer personnellement,
puisque ce qu'ils écrivent est d'autant plus sublime et signifiant. La
littérature française est souvent l'éloge le plus éhonté de la névrose. L’œuvre
sera d'autant plus signifiante qu'elle renverra au clin d’œil et au sale petit
secret dans la vie, et inversement. (...)
L’œuvre paraîtra
d'autant plus grande qu'on rendra la vie plus minable. On ne risque pas ainsi
de voir la puissance de vie qui traverse une œuvre. On a tout écrasé d'avance.
(...)
Lawrence reprochait à
la littérature française d'être incurablement intellectuelle, idéologique et
idéaliste, essentiellement critique, critique de la vie plutôt que créatrice de
vie. Haïr, vouloir être aimé, mais une grande impuissance à aimer et à admirer.
En vérité écrire n'a pas sa fin en soi-même, précisément parce que la vie n'est
pas quelque chose de personnel. Ou plutôt le but de l'écriture, c'est de porter
la vie à l'état d'une puissance non personnelle. »
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