Château hanté
Il y a un moment où lire est aidé par la maladie. On lit mieux en étant malade. Et puis il y a un moment où il faut voir ses amis pour qu’ils s’inquiètent, pour qu’ils se plaignent de votre état de santé et que vous pourriez disparaître… Nuit, maladie, chagrin… Comment se fait-il que soit reliée à ces mots la pleine santé de la lecture ? Une chambre, une lampe, un amour meurtri, passé, oublié et les vannes s’ouvrent sur la nostalgie et l’avenir du noir et du monde imaginaire… Il fait si chaud, je ne peux pas porter les pulls à la couleur rouge que je trimballe… Il fait si chaud, le bleu, seul (ou le vert d’eau) conviendrait. Un pastel, un safran.
Oui, le vent qui recule, qui
murmure, maintenant, me rejoint. Toujours ce mot. « Rejoindre ».
Il y a un bruit – ce qui – ce
bruit – comme d’une route… Mais c’est le barrage, probablement. Que je ne
reconnais pas soudain cette nuit où je m’éveille… Le monde est réputé à
l’envers, s’émanciper à l’envers. I Have Been Here Before.
« Reliques noyées du
jour – comme des forêts ou des fleuves merveilleux… »
« Et les feuilles de
l’arbre semblent murmurer son nom. »
Reposez-moi dans l’amertume.
Tout donné sans pudeur, sans
retenue, par tes propres parents. Tu es dans la chambre et tu es nu – car tu es
pur.
Je dis ici tout ce que je
peux dire, mais ce que je ne peux dire est évidemment ma vraie vie.
Un titre pour des notes
autobiographiques (publiées par Rudyard Kipling) : Un peu de moi-même
pour les amis connus et inconnus.
C’est exactement ça. C’est
étonnant comme un tas de gens voit le monde comme un réseau d’inimitié… La
protection du mot « ami » m’est indispensable… – dussé-je être le
dernier…
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