Nocturne
Comme toutes les nuits, je pense à tous les petits animaux qui dorment autour de ce château… Comme toutes les nuits, je pense… C’est le mot « chats-huants » qui, maintenant, dans le texte, m’y fait penser… Ce à quoi je pense maintenant, c’est aussi à la journée. Toutes ces petites maisons découvertes, autour de ce château. Ces rares personnages, parfois, devant ces maisons, affairés, désœuvrés. Je pense aussi à l’accident de 1970, le fleuve qui avait emporté la terrasse… Ç’avait été terrible. On n’a jamais réparé. On a rafistolé avec du béton. Du « ciment », dit Babeth. Mais, enfin, la terrasse, la terrasse 18ème… Et puis une phrase de Sagan, importante. « La schizophrénie, chauve-souris (calva sorices), volait bas, cette année-là. » C'est la deuxième occurence du mot « chauve-souris » dans le roman. Je ne sais pas ce que c’est qu’un chat-huant. La différence entre moi et Sagan : elle aime beaucoup les gens. Moi, non. Ça l’intéresse, la psychologie. Ou alors il faudrait que je m’y mette. Enfant du Nouveau Roman, ça m’a échappé. Mais, maintenant qu’on dit que le Nouveau Roman est nul, il faut que je m’y mette. C’est étrange, ce qui m’arrive, ces actrices, Anne, Sophie * dont je ne savais rien, le minimum, vous êtes disponibles ? mon travail résonne pour vous ? je trouve que vous le faites bien, ça me va, j’aime votre amitié, j’aime que vous soyez là – voilà maintenant que l’on me parle d’elles, sa tante, sa grand-mère. Elles en ont des choses à me dire, ces femmes, sur ces inconnues qu’elles connaissent très bien. Elles en connaissent la psychologie. Mais ce n’est pas vraiment moi ni vraiment elles. Nous savons, elles et moi, Anne et moi, Sophie et moi. Le voilà, mon « jardin secret » et de plus en plus secret. Ce n’est pas ce blog, certes, c'est le théâtre. Le secret le mieux partagé du monde – c’est le THEATRE.
* Anne Issermann, Sophie
O’Byrne.
Labels: château
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