Thursday, October 11, 2012


Imaginez un palais construit en bois. Un palais de la forêt.
C’est un Versailles du pauvre.
D’ailleurs « Versailles », c’est « vaisselle » – et « versatile »… Versailles n’est pas du tout adapté. C’est une ville, c’est un palais. Ici aussi, c’est un immeuble. Un immeuble à la campagne. Au-dessus du Tarn. Je ne connaîtrai jamais, sans doute, ses habitants. Il y a les corneilles, les chauves-souris. Les araignées. Mais il y a d’autres gens dans d’autres ailes du bâtiment – que je ne croiserai jamais. Probablement.
Le palais est si grand.
Irai-je même jusqu’à la bibliothèque dont on m’a promis l’accès ? Comment savoir et comment savoir son chemin sans se déplacer comme un voleur, dans ce palais aux multiples fenêtres ? Je ne saurais être vu. Rat d’hôtel. Ville parisienne. A la campagne. Paris à la campagne. Un immeuble déshabité. Vie et vide. Rien qu’à l’étage où je suis – aux multiples chambres –, « l’été, ça accueille jusqu’à cinquante personnes », Babeth m’a dit. « C’est tout pour vous ! » (Pour toi et moi.)
Le matin, Babeth hurle dans la cour, Babeth à la voix très forte. Et cela résonne dans la cour, forcément, la cour aux immenses falaises. Ainsi tous les habitants doivent être au courant – et doivent être agacé – que Babeth et moi, nous nous parlions, elle dans la cour et, moi, du haut de la cuisine, sous les toits, celle que j’utilise, la cuisine des petits-déjeuners.
Il me faut souvent pisser. Je ne sais pas, le café, l’été… L’insolation dans mon lit, le lit de l’été – pendant qu’au-dessous, le lit du fleuve réfléchit mon été…

Avez-vous besoin de tout l’espace ? Non. Vous habitez dans le palais. Contentez-vous. L’apparat du palais. Le palais et ses espaces aux mutiples recoins, aux constructions sans fin. Aux effondrements silencieux.

Mon écriture se précise ainsi : je n’ai rien lu et j’écris quand même. C’est une écriture sèche, ingrate, sans émotion, sans partage. Et c’est cette écriture que Liliane Giraudon veut publier ! Ça me déprime. Il est feu, le feu. Brûler vos papiers que l’on découvrira plus tard. Cela vous donnera du rouge aux joues. Et cette odeur de brûlé qui se mélange aux châteaux, qui se mélange à l’été…






Le soleil, il joue sur le plafond de la chambre. Il joue, renvoyé pas les vitres.

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home