Comment garder l’étranger étrange
Laurent Chétouane, dans un
débat – qu’il a la bonté de traduire en anglais, – parle de la manière que les
acteurs ou les danseurs doivent jouer (c’est correct, ça ?) Il dit qu’en
général les acteurs font comme s’ils
n’étaient pas regardés pour permettre
au public d’être tout à l’aise, tout à son regard pour les regarder.
« Regarde-moi, je ne sais pas que tu me regardes, tu peux y aller. »
Il dit à un acteur qui veut pleurer (les acteurs adorent pleurer) :
« Ok, tu peux pleurer, mais, avant ça, je veux que tu me fasses sentir que
tu sais que tu es regardé – alors, pleures ! » Ce n’est pas l’émotion, c’est
la réflexion de cette émotion. Dans la pièce Sacré Sacre du printemps, le regard du spectateur est « mis à mal ». C’est un
spectacle en trois dimensions, ce qui est rare. Ça veut dire que le regard y a
peu sa part. Ce qu’il y a à regarder est d’une relative peu d’importance. Le
regard perd de son intensité qu’il a dans la vie urbaine de tous les jours, il
perd de sa sollicitation. Ça peut
provoquer des états proches de sommeil. Ça m’en a provoqué. (C’est aussi que je
suis malade.) Je pensais ça : la vie, un état proche du sommeil ; la vie
dont la rapidité vif-argent ne s’aperçoit qu’à travers le
brouillard de la perception. Arnaud parle d’Aristote. Je n’ai pas compris non
plus. (Mais je redemanderai.) Et voilà pourquoi...
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