Friday, November 16, 2012

Esprit de l’escalier



Un jour – mais c’est comme aujourd’hui – Claude Régy m’a demandé à brûle-pourpoint – ce genre dont était coutumier aussi François Tanguy, – on était à table, on attendait les plats, on s’ennuyait, c’est vrai, c’était à la campagne, nom du bled : Coucoussac – et Claude Régy m’a demandé : « Qu’est-ce que tu préfères, le sexe ou le travail ? » Ce qui m’a choqué.  J’aurais eu envie de répondre : Tout le reste ! Mais je ne savais pas, je n’en étais pas sûr s'il y avait un reste, s’il n’avait pas raison, si la vie ne se résumait pas à ces deux options : le sexe ou le travail. Maintenant (ce soir), je sais le nom que j’aurais pu donner à ce reste : l’amitiéL’absence de névrose de Pierre est remarquable : il n’est que résonance (pour moi). Ce n’est pas que nous déjeunons dans un endroit formidable, ce n’est pas que nous nous entretenons de choses sidérantes, c’est… rien. Il me raconte qu’il a couché quelquefois chez Olivier en présence des propriétaires de l’appartement et qu’il a donc couché non pas dans le petit lit d’Olivier de la chambre étroite (où, moi, j’ai couché une fois), mais  la dame de la maison est psychanalyste  sur le divan, et que, la première nuit, il n’a pas beaucoup dormi. « C’était chargé. » Première fois qu’il entrait dans le cabinet d’un psy. 

Le buste de Freud. (L’indispensable personnalité.)

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