Les Splendeurs de Skyfall
A ceux qui me disent que
j’aime tout : oui, tout, mais pas n’importe quoi. Nouveau Roman, c’est chiant, c’est nul, degré zéro de la télé, pas
de l’écriture ! J’ai trouvé ça juste épouvantable. L’anti Régy, l’anti
Duras, l’anti tout, la haine. Ça s’améliore peut-être, j’en ai vu une heure. Je
me disais : c’est peut-être ça, l’idée de plaire à tout prix. J’ajouterais
que ce spectacle est en contradiction absolue avec les textes du programme que
je lis maintenant. Par exemple, Nathalie Sarraute : « Le rôle du
langage essentiel consiste non à informer, en renvoyant à des significations
intellectuelles (ce que le langage scientifique accomplit à merveilles), mais,
comme c’est le cas de tout moyen d’expression artistique, à faire éprouver au
lecteur un certain nombre de sensations. » Par exemple, Duras :
« Ecrire c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans
bruit. C’est reposant un écrivain, souvent ça écoute beaucoup. » Par
exemple, Henrik Ibsen : « La pensée de l’artiste n’importe pas, / que
l’idée suive son cours ; / il ne sert pas à grand chose d’aspirer au ciel,
/ si l’on ne s’envole sur de fortes ailes. » Alors je suis allé voir à la
place le dernier James Bond, Skyfall,
preuve, j’ai pensé, que l’on peut faire des splendeurs grand public.
« L’écrivain est un homme
qui absorbe radicalement le pourquoi
du monde dans un comment
écrire. »
Labels: paris
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