Wild Bouquet

Democracy, by Leonard Cohen

Il y a un sujet qui me fait rire (puisque le soutien du show-biz à Depardieu ne m’a pas fait rire), c’est les armes aux Etats-Unis. Le lobby des armes, c’est qqch ! (qui me fait rire). Ils ont préconisé de placer un policier armé devant chaque école — ça donne ! « La seule façon de stopper un méchant avec une arme est de lui opposer quelqu'un de bien avec une arme. » La nouvelle association des maires qui se sont mobilisés après la dernière tuerie (Newton, Connecticut) semble bien faible face à ces timbrés sûrs de leur bon droit (constitution). Elle dénonce « une esquive honteuse de la crise à laquelle fait face » l'Amérique. « Au lieu de proposer des solutions à un problème qu'ils ont contribué à créer, ils ont offert une vision paranoïaque (...) d'une Amérique encore plus dangereuse et violente, où tout le monde est armé et personne n'est à l'abri ». Je suis incroyablement de gauche, en ce moment (cela m’étonne), mais je dois constater que la droite existe. Sagesse et folie. J’ai tant d’amis de droite (dont je me sépare, mais qui me manquent), j’aime tant d’artistes et d’écrivains dont je m’aperçois de la folie guerrière. (Le dernier en date, Jorge Luis Borges, mon préféré, le si subtil, qui a soutenu la junte militaire en Argentine : 30 000 « desaparecidos ».) Après la tuerie (je lis dans « Le Monde »), les ventes d’armes ont bondi aux Etats-Unis. Quel beau pays ! « The cradle of the best and of the worse », chante Leonard Cohen. La vente des cartables pare-balles aussi. Premier amendement : liberté d’expression, deuxième amendement : liberté de port d’armes.