La Logique de mon désert
Je suis allé à la Ménagerie. J’ai déposé des livres. Et j’ai pris, à la place, le premier livre qui me tombait sous les yeux — tout neuf, d’ailleurs — Loin d’eux, de Laurent Mauvignier. L’incipit est beau : « C’est pas comme un bijou, mais ça se porte aussi, un secret. » J’ai croisé Marlene Monteiro-Freitas et Audrey Gaisan dans les toilettes. Elles répétaient La Chance, la pièce de Loïc Touzé qui va passer toute la semaine. Dans la rue, j’ai embrassé Frédéric Danos, dans le cou et partout selon la phrase de Victor Hugo : « Il faut s’aimer, et puis il faut se le dire, et puis il faut se l’écrire, et puis il faut se baiser sur la bouche, sur les yeux et ailleurs. » Car j’aime Frédéric Danos. A la Ménagerie, j’étais venu pour entendre un cours de Gilles Deleuze sur le cinéma, redit par Robert Cantarella (il appelle ça : Faire le Gilles, il le fait une fois par mois). J’ai recopié beaucoup de choses, mais, maintenant, je tombe sur cette phrase que j’ai recopiée, Gilles Deleuze dit que c’est une phrase de William Blake, mais que ça aurait pu être une phrase de Jean-Luc Godard : « Il y a un extérieur étalé à l’extérieur et un extérieur étalé à l’intérieur. » Et Gilles Deleuze dit que c’est une phrase tirée du poème de William Blake, Jerusalem, mais, en fait, non. « C’est exactement ça le monde du cliché, dit-il, c’est exactement ça, ça me paraît convenir. (...) Cette prise de conscience que l’image est fondamentalement clichée qu’elle soit intérieure ou extérieure. (...) Y a pas moins de clichés dans notre tête que sur les murs. » Et, en cherchant à vérifier Jerusalem, j’ai trouvé une drôle de citation de William Blake, à la place : « L’oiseau a son nid, l’araignée sa toile et l’homme a l’amitié. » Et j’ai écrit comme titre : La Logique de mon désert.
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