L’extraordinaire réalité, le rond de la table, les serveuses, les filles vues de dos, de face, les garçons, beaux, les filles déguisées en garçon. Les filles. Le mardi et déjà la semaine est finie. La semaine des quatre jeudi. Oui, le temps s’amenuise, s’amplifie. Les hommes du temps présent sortent du temps passé. De Cranach. Portraits de Cranach. Car il n’y a plus de portraits, seulement des fragments de chats. « It is a nostalgia for his own life that he feels, perhaps » — mais la suite, que je ne retenais pas tout d’abord, est intéressante elle aussi — « a memory of his own boyhood as a son to his father. » J’ai sur ma table une photo dont je ne sais pas quoi faire. Un très bel homme, barbu et hilare, tenant contre lui un immense saumon ensanglanté. C’est dans la baie de Bristol, en Alaska. Il y a cette « nostalgie » (tout est nostalgie chez moi), par l’écriture, de rassembler les fils. Je lis très peu, je n’apprends rien en lisant. J’apprends de Pierre Courcelle. Ça, je relis plusieurs fois. S’il me fallait l’apprendre par cœur, je le ferai – si je ne pensais pas que le « par cœur » dénature la vie, la vie d’une chose. Aimer une chose – ou l’observer – la change. Je réajuste à ce que je dis. J’écris, ce soir.
« In the presence of extraordinary reality, consciousness takes the place of imagination. »
Labels: château paris
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