« Tous deux, chacun à sa fenêtre, plus proches du voussoiement que du tutoiement, réclame la même chose : qu’on fasse un peu moins de bruits, que la rumeur parasitaire qui brouille le paysage ambiant suspende son vacarme pour qu’on puisse s’entendre sur l’essentiel. Dans les deux cas, une religion païenne de la nature et de vraies questions poétiques : « Où va la musique quand elle s’arrête ? Qu’est-ce que je peux faire ? — Admire la nature ! » Eux aussi font du bruit, mais il y a casseroles et casseroles : ils râlent, ragent et tempêtent, tous les deux sont violents (contre la télé, la communication industrialisée). A la fin, normal, ils se retrouvent un peu aphones et isolés. C’est leur vraie gravité, cette façon de s’abriter sous les valeurs refuges : la littérature, la peinture, la poésie, et pourquoi pas, le cinéma. Naïfs, mais pas niais, ils savent bien qu’en général la bataille est perdue, même si la guerre continue. Forcément, ça rend profondément mélancolique. »
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