Friday, March 15, 2013

Accession à la réalité


La littérature, pour moi, c’est l’art brut (sinon rien). Et ce que je fais n’est malheureusement pas de l’art brut. (Après ma mort, il est  possible que ce blog soit quand même un témoignage de cet ordre.) L’artisanat de l’écriture est effrayant et vain, mais émouvant et laborieux. Dans l’art brut, il n’y a ni vanité (journal intime qui ne s’adresse qu’à soi-même ou lettres qui s’adressent à leur destinataire) ni labeur, juste ce qu’il faut (avoir appris) pour écrire. Un exemple, encore, d’art brut (qui me fait venir les larmes aux yeux), ce sont des lettres de la guerre de 14 sur lesquelles travaille Bébé que j’ai rencontré tout à l’heure chez Jeannette. J’ai recopié 2 phrases : 
« Cela faisait 23 jours que je vivais en terrier comme les Jeannots et nous savons tous marcher à 4 pattes maintenant. » 
Et la suivante : 
« Je viens de faire couper ma barbe, couper mes cheveux et surtout de prendre un bon lavage dans l’Aire. »
Je n’écris pas parce que je n’accepte pas que ce travail soit laborieux. 



« Je vous cite : « Pourquoi l’homme de béatitude éprouve-t-il le besoin (...) d’écrire ? Est-il possible de concevoir une cohérence de principe entre la joie raisonnée de vivre et la folie (...) de l’écriture ? » » 



Mythe de l’intériorité 

Ecrivez, vous dis-je

Le bon livre, la bonne réalité

Chez Jeannette, sur les banquettes chauffantes

Béat de Bébé
A la place de Bébé

J’ai beaucoup de mal à vivre à mon époque.

Etienne Chouard (YouTube)

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