Mouvement même du spectacle
Très beau spectacle de Christian Rizzo à la Villette, malheureusement abîmé par les sorties de secours, ce qui fait qu’on a une copie du spectacle, mais pas le spectacle lui-même. Pourquoi nos contemporains doivent-ils supporter ça ? Mais une copie qui vaut de l’or. Comme si nous jouions dans un temp de fer. « Mais pourquoi nos contemporains doivent-ils supporter ça ? », écrivais-je encore dans mon carnet désossé, l’âme bercée dans la lumière et la plasticité, le son et le tâtonnement, le soulèvement et la misère — de l’espoir. Voilages, voilages à traverser, l’opéra électronique, sans voix (c’est un silence). Chef d’œuvre de pure beauté comme un Bob Wilson gris. Dans l’espace, dans la matière, dans la neige : gris. Que vous soyez grand ou mince, que vous soyez vivant ou mort, vous avez votre présence sur ce plateau. Un peu de couleur apparaît dans une vidéo sublime sublimement projetée (sur l’écran qui se dérobe), à la fin. C’est le printemp. S’asseoir sur une chaise avec un manteau de fourrure et écouter les oiseaux de l’aube et du soir dans le vaste espace.
« J’ai envie de faire des projets qui puissent servir de filtres de lecture du réel, comme des lunettes. Mettre le doigt sur la simplicité de l’état des choses pour leur rendre leur importance, leur force. Et pourquoi pas inventer des mondes imaginaires à l’intérieur de cette réalité. Je demande au public d’accepter de prendre le temp que, moi, j’ai pris, de regarder comme on reçoit un cadeau. »
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