Je suis le fantôme de moi-même. Si j’avoue tout, il me faut bien avouer ça... Je cherche à « faire heureux », mais je ne le suis pas. J’aurais oublié ce texte incessamment sous peu. Je peux bien dire tout. Oui, je ne suis pas heureux, il me manque tout. Il me manque tout ce que les noms promettent. Le nom « cheval », je ne l’ai pas, le nom « châtaignier », je ne l’ai pas (je ne l’ai pas sur moi). Et si je veux graver ton nom et le mien sur l’écorce du châtaignier ou du hêtre — ou si je veux apprivoiser le cheval, le cheval blanc, je ne l’ai pas, je ne peux pas, non, je ne suis pas heureux... Sauf par la neige, je ne suis pas heureux, sauf par la vague de l’eau glacée et transparente qui est la neige à Ouessant, je ne suis pas heureux, sauf par toi et par moi —mais nous sommes des fantômes, des fantômes... éclairés de vide...
Labels: poésie
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