Tout est bon dans le cochon
J’aime beaucoup le livre de Marcela Iacub — mais je comprends qu’on puisse ne pas l’aimer (comme tous les livres). La seule chose qui me paraît curieuse, que je ne comprends pas, c’est que Dominique Strauss-Kahn ait tenu à mettre son nom dessus parce qu’en faisant ça, il authentifie le livre qui n’a, pour moi, pas une once de cette matière qu'on appelle la « vérité » *. Qui peut croire que le cochon ait dévoré l'oreille de la narratrice ? Qui peut même croire, en lisant ce livre, que DSK ait eu une relation avec Marcela Iacub ? C’est un conte fantastique et qui prend beaucoup de soin à rester dans ce registre. Autant je ne supporte pas l’auto-fiction à la Christine Angot (Madame Votre Inceste) qui est, c'est vrai, on l’a dit, une écriture de l’intimidation : c’est vrai ! (et c’est de la littérature parce que c’est vrai), autant j’admire le Scud drôle, intelligent et dingue (très) de Marcela Iacub. La littérature, quoi ! Vous voulez l’incipit : « Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche. » Une autre raison d’acheter ce livre, c’est que, s’il se vend, vous verrez le retournement de l’intelligentsia qui est contre, des édiles... ce serait amusant. « Le Monde » a descendu Marguerite Duras pendant 15, 20 ans (sa meilleure période pourtant) ; au moment de L’Amant, retournement total, tout d’un coup, elle est géniale ! Eh oui, je suis assez vieux pour avoir connu ce genre de choses (de l’ordre du souvenir). Mais, que dis-je ? ça se voit tous les jours, des choses comme ça. Le monde s’est accéléré. (Raison d’acheter.) Et, oui, c’est un livre très fort, aussi. Choquant pour l’esprit, dérangeant. Mais tous les livres le sont, non ? Les bons livres ? Les livres un peu neufs ? Ils surprennent, non ? Ceux que je lis m’impressionnent. Je vais dire pourquoi ce livre est fort : il n’est qu’ambiguïté. « Il n’y a rien de plus triste que la mort d’un amour. »
* Je pense que c’est Anne Sinclair qui est aux commandes.
Labels: paris
0 Comments:
Post a Comment
<< Home