Thursday, March 21, 2013

« Tout est perdu, tout est sauvé ce soir »


Le monde me fait peur puisqu’il ne me veut plus. Le monde ! Qu’est-ce qu’il me dit, le monde ? Quelle fiction ? Et quelles illusions ? Le monde rien, le monde tel. Je ne suis pas encore obligé de travailler pour vivre. Il me reste quelques semaines. Je peux encore, très faiblement, jouer au poète. Il y a le mot anglais que j’aime pour faible, « faint », je jouais au poète feint, barely perceptible. Je m’inventais des correspondances avec les livres, avec les films. Je rêvais de rencontrer des êtres de songes, des êtres légers, poétiques, des jeunes filles comme dans les romans, des jeunes gens voraces et cons, mais des jeunes filles réconfortantes, résignées, plus intelligentes comme sont les actrices comparées aux acteurs... Certaines m’envoyaient des poèmes. Mais les hommes célèbres n’étaient rien et j’étais tout.

0 Comments:

Post a Comment

<< Home