Wednesday, April 10, 2013

Quelques réflexions



« On le voyait ramper à travers un désert impitoyable, brûlé par le soleil. »

Ça pourrait être conceptuel, 25 cartes où l’on ne me voit que ramper dans des déserts, toutes sortes de déserts, etc. Ce n’est que la traversée du désert. Nuit et jour. « Il y eu un soir, il y eu un matin. »

Arnaut Daniel, troubadour (« celui qui trouve ») présent dans Dante (« Purgatoire », avec les sodomites) : « J’amasse le vent et je nage à contre-courant. »

« Les plus pauvres se jetèrent dans l’enthousiasme à froid, dans les grands mots, dans l’affreuse mer de l’action sans but.» (La Confession d’un enfant du siècle, Musset, je souligne.)

Evidemment dans cette errance dans le monde, on peut ajouter l’enfer, le purgatoire et le paradis, ajouter la lune et mars, ajouter le monastère (ou le yacht de Bolloré — puisque Sarkozy avait hésité et a encore redit il y a un an que, s’il perdait, il se retirerait), rajouter Wall Street (du côté des traders ou des Occupy Wall Street), ajouter possiblement (paysages), la grotte (Chauvet, spéléo, découvreur de grotte), le soin des animaux (avec Jean-Philippe Varin, en Sologne), les moutons (Pyrénées, berger), l’île déserte (cocotier, horizon, requins), la Russie (steppes, habillé en Cosaque), la Thaïlande (bordel, massage à la Houellebecq dans Plateforme), chez les Francs-Maçons, rat de bibliothèque, à la piscine, au spectacle (condamné à voir les spectacles des autres !) On me parle aussi de Moondog, un musicien new-yorkais aveugle qui avait décidé de vivre dans la rue, texte : « My name is Moondog... », qui se faisait ses vêtements, s’habillait en Viking, on l’appelait « Le Viking de la 6e avenue », il peut y avoir régression dans le temp, retour à l’école, au berceau, dans les bras de sa mère, ou, au contraire, le futur, machine à remonter le temp passé et futur, science-fiction, dans des vies antérieures (l’astrologue me dit que j’ai des mémoires d’artistes de cour, beaucoup de femmes, clavecin, art pour l’art, culte de la beauté-miroir, etc., milieu protégé, bulle, puis jetés dans des cachots, effondrement du « monde » (qui n’était pas le monde), colère, incompréhension), voyage du cachot à la cour, voyage dans les rêves, rêve de ses spectacles, il remplace Noureev au pied levé (c’est un rêve que j’ai fait), il rêve qu’il vole... Et puis aussi aller voir les sentiments, le mysticisme, le vague des passions, l’amertume, le cœur, dit Chateaubriand qui « se retourne et se replie en 100 manières pour employer des forces qu’il sent lui être inutiles », allez voir du côté de Jean Eustache et de Jean-Jacques Schuhl qui étaient les champions du rien faire (retrouver citations). C’est l’idée aussi, très romantique (Musset, George Sand), où tout ce qui était n’est plus et où tout ce qui sera n’est pas encore. George Sand : « Je suis dans un singulier état moral, entre une existence qui n’est pas bien finie et une autre qui n’est pas encore commencée. J’attends, je me laisse aller au hasard, je travaille... » L’idée de hasard est importante, déjà présente quand il s’agissait de fabriquer des spectacles, là, qui gagne la vie entière (comme « fabrication »). C’est l’idée aussi d’exprimer la vanité. Comment un acteur qui n’a plus de travail l’exprime-t-il ? Plus de tapis rouge, le désert... Etre un saint (vanité suprême). Il faudrait retrouver ce livre qui parle des « fous de Dieu », je crois bien, qui parle de tous ces ermites à une époque (c’était la mode), ceux qui vivaient sur une colonne (les stylites), ceux qui vivaient à 4 pattes comme les bêtes, etc. (par Leïla Brahimi). Aussi l’image de la déconstruction. En effet, on ne peut détruire que ce qui est construit ; hors la vie n’est, jusqu’au bout, qu’en construction, alors on défait une partie de ce qu’on a fait, mais pour reconstruire différemment (avec les mêmes poutres). YN charpentier, YN s’essaie au zen (ou au qi-gong)... Sinon la voyance, la consultation des astres, des oracles... (Audrey Vernon, par ex, voit une voyante, un sorcier et un psychiatre) Sinon la croyance en son malheur ou en son ennui (croire que l’on est qq’un d’ennuyeux), comme dit Musset : croire en moi, croire en rien. Musset : La Confession d’un enfant du siècle. C’est l’idée d’un voyageur par les rues et les contrées, un « citoyen du monde », par la pluie ou par le soleil, de nuit et de jour, sans s’apercevoir peut-être s’il est fou ou s’il est raisonnable, s’il est qq’un ou s’il  n’est personne, « Visage sage at pantomine », dit John Keats, c à d atone devant le spectacle (farcesque) du monde. A propos, savais-tu que Shakespeare après qu’il eut créé tous ces mondes et tous ces personnages a repris un métier normal ? Il a fini comme une sorte d’agent de change, je crois. En fait, il voulait — c’est Borges qui raconte ça — il voulait être ce qu’il n’avait jamais été, il voulait être qq'un. Il avait été tout le monde, il voulait être qq’un. Et Borges ajoute que Dieu lui-même a évidemment ce problème. Puisqu’il est tout le monde, toute la diversité de sa création (Dieu, ce « poète méconnu »), il ne lui manque qu’une chose dont il aurait lui aussi la nostalgie : être qq’un. Ce que Shakespeare (et peut-être Rimbaud) a tenté. Mais il y a beaucoup de rôles que l’on peut jouer dans la vie. Vraiment beaucoup. Se contenter d’un ou 2, être ou ne pas être... poète, artiste... ou pas... « I would prefer not to. »

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