La Fille
Dimanche. J’ai faim. J’ai
faim, j’ai très faim avec ce régime insensé… Dès que je sors de Paris, personne
ne sait plus me nourrir. La France, l’Italie disparaissent presque entièrement
dans ce régime insensé (imposé par la reine d’Alice). Laitages, blés, vins,
tout le terroir disparaît, tomate, pomme de terre, aubergine… fruits de mer…
orange, pamplemousse… viandes… (sauf l’agneau, le gibier, la volaille). Je
reste dans mon lit, dans ma chambre pastel, dans mes draps de luxe, avec ma
wifi et j’attends qu’on m’apporte mon petit-déjeuner au lit, un petit-déjeuner
virtuel, ce n’est pas vraiment un hôtel, ici, c’est un château (chambres
d’hôtes), adresse de charme… et, surtout, c’est le festival… Dans cette chambre,
je rêve, je lis et je rêve. Je rêve, par ex, aux occupations d’autres chambres
(de luxe) dans ma vie, toujours la même, avec ces mêmes lits de luxe, ces mêmes draps d’hôtel (de luxe) (toujours neufs), ces mêmes lits à baldaquins, ces
mêmes bruits de tuyaux quand les baignoires s’agitent, ces lumières, ces
vitrées, ces cristaux, ce dehors permanent qui entre, cette
monotonie insensée du luxe dans lequel je ne suis pas né. Je pense à ces
solitudes et à ces amours d’une égale façon. Surtout à cette fille que
j’emmenais dans ces chambres…
Labels: château
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