Saturday, July 06, 2013

Fatigue, pur chef d’œuvre



Mon journal. Mal aux yeux (je me frotte). Le soleil, aussi, je l’avais en plein face, en rentrant. Et en plein face dans ma chambre, orientée à l’ouest. (Le château était désert.) Je suis allé dans la librairie si bonne dans la rue Carnot et, alors que j’ai fait attention toute l’année de ne pas acheter de livres — et souvent, dans cette librairie, je me suis retenu — j’ai acheté… Mais cette librairie est tellement ! Je leur ai dit : « Quel dommage que vous ne soyiez pas une bibliothèque ». Je me suis levé à 5 h pour prendre la route. J’avais rendez-vous chez Betty et Gilles à 9h et demie. Mais ils m’ont envoyé un sms pour me dire que finalement ils partaient plus tôt, qu’on se verrait le soir. Je suis parti quand même et bien m’en a pris car je suis arrivé quasi pile poil avec le transporteur qui livrait les cartes. Dans mon désastre massif, j’aime quand il y a des perfect timings ! (L’ancien Kairos.) Et puis ça roulait mieux à la fraîche, c’était une bonne idée. Maintenant la fenêtre est ouverte, c’est génial, il y a une moustiquaire, on peut laisser la fenêtre ouverte. J’écris ce qui me vient, ce n’est pas très rigolo, je suis juste heureusement fatigué.

Dois-je l’avouer au lecteur : je suis un déchet humain ? Ce que j’ai dans la tête en ce moment est effrayant. On ne sait pas — je ne sais pas — si c’est la folie ou simplement une conscience plus aiguë du monde. Du monde comme il est fou. Genre Le Misanthrope, la pièce étonnante qu’a montée récemment Jean-François Sivadier… Excellente pièce, juste proprement terrifiante. Ce que ça raconte, j’ai pas supporté. Et encore maintenant. Jean-François la fait si vivante que. J’y pense souvent. Presque réelle. Heureusement la présence rassurante de Cyril. Depuis l’école, il a toujours été rassurant. Le temps n’a pas de prise sur lui. (Il est droit.) J’ai trouvé Nicolas Bouchaud excellent. C’est la première fois à ce point. Etc. Norah…

Ce retour sur soi, c’est tellement dérisoire… Ouvrons nos livres dont je ne vous dirais rien… Demeures secrètes (d’Avignon), jardins secrets…

Sauf Cioran : « Nous sommes tous des farceurs : nous survivons à nos problèmes. »

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