N ietzsche
J’étais admiratif du titre
que me montrait Daniel Jeanneteau. C’est vrai, Réduire l’offre, quoi de plus parfait comme titre de stage ?
Daniel me disait que Thibault Croisy avait la science des titres, en effet, qu’il en avait un qui disait : Je pensais vierge, mais en fait, non. Génial ! Et un autre, peut-être plus explicite
(mais génial aussi) : Soustraction du monde. Je parlais des titres géniaux aussi de Thomas
Ferrand : Zarathoustralala, Un
Hamlet de moins, Idiot cherche
village… Eh oui, il y avait des gens
qui savaient faire des titres ! En parlant avec Daniel (et Juliette et
Jérémy) je me demandais soudain (ou peu à peu) si je ne connaissais pas
Thibault Croisy… si ce n’était pas celui avec qui je m’étais fâché il y avait
qq mois. Il m’avait proposé du travail, et bien que je n’en eusse pas du tout
(la saison passée), je l’avais envoyé chier. Peu à peu, au fur et à mesure des indices
et des descriptions physiques que me donnait Daniel, la figure de Thibault
Croisy s’éloignait et se rapprochait. Je n’étais sûr de rien (comme toujours
dans la vie : présentez-vous à moi, je ne vous reconnaîtrai pas le
lendemain…) Mais, en rentrant, je faisais à moi-même ma CIA : je retrouvais
les mails. Il y avait des phrases définitives, admirables comme : « Ne
t'inquiète pas : tu m'as déplu, toi aussi, au premier coup d'œil. (« Les
sentiments sont toujours réciproques », disait Lacan.) Et si tu veux des
compliments, je dirais pourquoi : ta suffisance. Et maintenant, grâce à ce mail
que tu m'as envoyé, je dirais encore : ta connerie. Je ne t'ai pas trouvé très
mignon non plus et je n'avais pas envie de te tripoter, juste de me débarrasser
de toi. Je l'ai sans doute fait avec un certain mépris, c'est vrai, puisque tu m'obliges à le reconnaître.
Mais maintenant, si tu pouvais cesser de me harceler... » Les siennes étaient pires encore. Je vous
les épargne, mais ça me fait encore rire… Daniel m’avait dit que rien n’est
jamais définitif (dans les fâcheries). Je mettais dans un coin de ma
tête : « Penser à arranger le coup (à la
première occasion) ». Avec Thomas Ferrand aussi, je m’étais fâché. A la gare, je retrouvais
Simon, « Oh, ben, mon petit bonhomme ! t’as passé la nuit à la
gare… » (Il ne savait pas où dormir, la veille, et il avait fini par trouver
chez des « beaux-parents » riches, vers Austerlitz.) En soulevant ses
écouteurs pour venir m’embrasser (mais j’étais descendu jusqu’à lui) il me
disait joliment : « J’étais sûr qu’on se retrouverait… » Et
j’apercevais un nain. « Oh, regarde, regarde, le nain ! On l’engage
pour les Bouffes ? » « Oui, avec le sifflet alors… »
J’aimerais tellement avoir un nain pour les Bouffes ! Il y a un nain qui
travaille à la gare du Nord ! Peut-être, Boris pourrait aller lui parler…
J’ai un assistant pour les Bouffes, au fait ? Je cherchais un dramaturge,
mais un assistant ? 2 assistants ? un producteur ? un
mécène ? plusieurs mécènes ? Que le monde soit à mes pieds ! Je
veux le nain ! Je veux les lions ! Je...
Labels: paris bouffes
0 Comments:
Post a Comment
<< Home