P uissance de la douceur
Ciao Yves-Noël,
En revoyant Le Feu Follet,
ce jour, je vois ton ouverture de plateau de Vitry dans cette filiation. Haut
lignage et peut-être trop lourd, trop noir, trop tragique, me diras-tu. Oui et
non. Oui, car, d'évidence, tes créations existent sans origine. Et cela
m'agacerait, moi, si l'on m'assignait toujours à un héritage. Et, cependant, il
faut voir la sculpture de la lumière du film de Malle, ce qu'elle crée de
l'atmosphère palpable d'une pulsion mélancolique, il faut voir Maurice Ronet
avancer ses mains vers le visage d'Alexandra Stewart avec cette phrase — limbe
du film : — « Je n'arrive pas à toucher les choses ». Il faut voir sa
voix aussi, une certaine fêlure ivre de douceur pour comprendre une gémellité
de style avec ton travail de vendredi, les irruptions se chevauchant des
langues ou voix des acteurs, les glissements toujours en osmose avec le
fragment du jour, la lucidité de qqch que tu saisis en suspens. On est toujours
à Calculta Song, même à Vitry-sur-Seine,
avec tes œuvres, Yves-Noël. Tout ton peuple de comédiens nous regardant innervés
par un feu follet intérieur, spectres de Pina, follement vivants d'être à la crête
de l'immobile et de la douceur.
Bravo encore à toi,
VV
Labels: correspondance stage
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