Monday, December 23, 2013

A u moment du coup de fil


« L’Homme a besoin du rêve.
À la chimère antique a succédé la chimère gothique.
Coup de sifflet du machiniste invisible. Le gigantesque décor de l’impossible change. Les bandes de ciel et de nuages ne sont plus les mêmes. On tombe d’un chimérique dans l’autre. Les têtes ailées qui étaient Cupidons sont chérubins.
Il y a toujours à l’horizon, sur la terre et en même temps hors de la terre, un mont ; c’était l’Olympe, c’est le Golgotha. L’allongement d’une immense ombre de montagne sur un fond mystérieux, rien n’est plus sinistre. Comme ce sommet est une idée, ce n’est pas seulement une hauteur, c’est une domination. Les sépulcres qui sont au pied du mont et qui ont laissé sortir leurs fantômes, sont restés ouverts. Des clartés à forme humaine errent. Les apparences crépusculaires abondent. Les superstitions prennent corps. La diablerie commence. On voit, sur les premiers plans, des abbayes, des châteaux, des villes aiguës, des collines contrefaites, des rochers avec anachorètes, des rivières en serpents, des prairies, d’énormes roses. La mandragore semble un œil éveillé. Des paons font la roue regardés par des femmes nues qui sont peut-être des âmes. Le cerf qui a le crucifix entre les cornes boit dans un lac, à l’écart. L’ange du jugement est debout sur une cime avec une trompette. Des vieilles filent devant les portes. L’oiseau bleu perche dans les arbres. Le paysage est difforme et charmant. On entend les fleurs chanter. »



Coup de fil de Jean-Louis Badet. Il me parle du Royal Monceau, il adore y prendre un café, du Théâtre Tristan Bernard qu’il adore… Ils vont 3 jours dans un palace à Cracovie, avec Marc.

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