A u moment du coup de fil
« L’Homme a besoin du rêve.
À la chimère antique a
succédé la chimère gothique.
Coup de sifflet du machiniste
invisible. Le gigantesque décor de l’impossible change. Les bandes de ciel et
de nuages ne sont plus les mêmes. On tombe d’un chimérique dans l’autre. Les
têtes ailées qui étaient Cupidons sont chérubins.
Il y a toujours à l’horizon,
sur la terre et en même temps hors de la terre, un mont ; c’était l’Olympe,
c’est le Golgotha. L’allongement d’une immense ombre de montagne sur un fond
mystérieux, rien n’est plus sinistre. Comme ce sommet est une idée, ce n’est
pas seulement une hauteur, c’est une domination. Les sépulcres qui sont au pied
du mont et qui ont laissé sortir leurs fantômes, sont restés ouverts. Des
clartés à forme humaine errent. Les apparences crépusculaires abondent. Les superstitions
prennent corps. La diablerie commence. On voit, sur les premiers plans, des
abbayes, des châteaux, des villes aiguës, des collines contrefaites, des
rochers avec anachorètes, des rivières en serpents, des prairies, d’énormes
roses. La mandragore semble un œil éveillé. Des paons font la roue regardés par
des femmes nues qui sont peut-être des âmes. Le cerf qui a le crucifix entre
les cornes boit dans un lac, à l’écart. L’ange du jugement est debout sur une
cime avec une trompette. Des vieilles filent devant les portes. L’oiseau bleu
perche dans les arbres. Le paysage est difforme et charmant. On entend les
fleurs chanter. »
Coup de fil de Jean-Louis
Badet. Il me parle du Royal Monceau, il adore y prendre un café, du Théâtre
Tristan Bernard qu’il adore… Ils vont 3 jours dans un palace à Cracovie, avec
Marc.
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