Saturday, December 21, 2013

P erplexe


Evidemment, nous étions bien loin des splendeurs inimaginables des Vulgaires Follies. Nous étions bien loin sans doute aussi de la folie Dialogues des Carmélites où Bertrand avait obtenu, lui, une place. Mais Ambroise avait remplacé Bébé qui lui-même avait remplacé Bel-Ami. Nous étions passé dans le A. Evolution. Le A, c’est les femmes, chez moi. Ambroise me rapprochait des femmes. Et nous étions donc, voilà ce qui vous intéresse, à une soirée de théâtre intitulée Perplexe. Ce fut le cas. Plusieurs personnes m’envoyaient des mess pour m’annoncer la mort d’Alain Buffard, je faisais comme si, à chaque fois, je ne le savais pas. Je m’étonnais, m’attristais, questionnais et exprimais mes condoléances : je ne savais pas qui était Alain Buffard. Joris Lacoste m’annonçait qu’il n’était plus avec Olivier Normand (je le lui demandais parce que je ne savais pas, quand il disait « nous », « Nous voulions t’inviter — Quand ? — Hier », s’il parlait de lui et d’Olivier (la dernière invitation, ils étaient ensemble) (car Olivier était malade comme un lépreux, « hier », il m’avait dit — ça ne correspondait pas). (Malade, pas au point d’Alain Buffard.) Je demandais des nouvelles de Jeanne (Balibar) à Nicolas Bouchaud puisqu’il parlait d’un film qu’ils avaient tourné ensemble, mais il restait évasif comme s’il voulait me dire, soit qu’ils n’étaient plus ensemble, soit qu’ils n’étaient pas officiellement ensemble. J’avais rencontré aussi Frédéric Longbois avec sa vieille mère. Il avait perdu mon contact. Mais, moi, je n’osais pas lui dire que, ce que j’avais perdu, c’était son nom (pour retrouver son contact). (Bref, nous nous étions perdus de vue.) (Tout va si vite.) Je lui présentais Ambroise comme mon amant. Jusque là, c’était facile. Il disait : « S’il y en a plusieurs, tu m’en mets un de côté… » Ds la pièce — puisqu'il faudra bien que je vienne à la pièce... —, il y avait l'acteur de L'Inconnu du lac. Je ne le reconnaissais pas et, pourtant, c'était lui. Le méchant de L'Inconnu du lac, nu, ds une fausse pièce de boulevard, c'est-à-dire une vraie (pièce de boulevard). C'était seulement quand il était nu que je pouvais le reconnaître. Il jouait agréablement à poil dans un environnement qui ne l'était pas. La pièce était stupide, mais ce n’était pas le problème. Je veux dire pas la question. Il était évident, dès la première seconde, qu’il s’agissait de plaire au public et que nous étions le public. Autant jouer le jeu. Indiqué sur la notice. Un di-ver-tis-se-ment.

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