H e Made The World In 7
J’ai failli ne pas sortir. Le
journal indiquait de ne pas sortir. La pêche en eau profonde n’avait pas été
interdite, je l’avais appris sur la côte où j’avais passé 2 jours
spectaculaires (la tendresse et la splendeur de la nature). Les gens chez qui
je vivais, Gus, recevaient « Le Monde » et il y avait eu une pleine
page de « publicité » du lobby de la pêche comme il est d’usage
d’appeler, en démocratie, les gros salopards qui ne tiennent qu’à s’en mettre
plein les poches au mépris de tout le reste (puisque le système demande qu’on s’en mette plein les poches…) La loi n’était
pas passée. Il y avait cette phrase dans la page (à quel prix) achetée :
« Ils ont tranché [ils, les « grands inquisiteurs
moraux »] : s’il faut choisir entre nourrir les hommes ou sauver les
poissons, ce sera le poisson ! » Et, dans ma tête, je pensais :
« je choisis le poisson, je choisis le poisson… » (parce qu’il n’y a
pratiquement plus de poisson sur les côtes bretonnes). J’étais rentré à Paris
pour pénétrer — de la splendeur — dans le pic de pollution, depuis déjà 5 jours
disaient les journaux et les journaux préconisaient de ne pas sortir. J’étais
sorti exprès. Personne n’écoutait les consignes, les enfants dans les
poussettes… Pourtant, le teinturier (que du chimique) se plaignait que moins de
monde depuis 3 jours, il ne savait pourquoi. Pic de pollution. Particules
cancérigènes. Allergies, Asthmes, perte de l’odorat, dépression… « Ah,
c’est pour ça, alors, disait l’employée du teinturier, moi, j’ai des
picotements dans le nez depuis qq jours… » C’était bien la peine, mais j’avais
pris le Vélib’, suivi un cours de danse, un cours d’Alexander et j’étais rentré intoxiqué, avec mal de mer, je veux dire : le regret
de l’eau et de l’air et le regret infini de la vie détruite… Je m’adressais à
Dieu qui allait m'accorder des circonstances atténuantes pour préférer le poisson parce que ma vie avait été bien abîmée par la pollution, bien rendue
difficile...
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