S oigner le mal par le mal
Je
suis resté chez moi, j’ai fait du courrier…
Je
me suis calmé avec qq lettres que j’ai écrites…
Je
me suis calmé sur tout ce que je n’avais pas lu, pas su, pas appris par cœur,
sur toutes les langues que je ne parlais pas, sur les amours qui m’avaient fui,
sur les tempêtes et les soleils et les neiges et les animaux que je ne
connaîtrai pas, sur toute ma vie déjà finie, je me suis calmé et la peur, la
peur, la grande angoisse s’est calmée avec moi ; ma vie faite d’accalmies.
J’ai
fait un peu d’espagnol, sans trop d’angoisse (une passoire, je suis). J’ai
pensé à mon professeur qui avait dit qu’écrire participait à son bonheur, que
s’il ne le faisait pas, il était mal. J’ai pensé à toute cette intelligence qui
m’échappait et j’ai essayé d’être heureux avec ce que j’ai — comme le malade
dans sa chambre d’hôpital est encore en vie. Par ex, ces choses qui
m’échappaient, j’avais lu plusieurs pages, à la librairie de Paris (où je
m’étais abrité de la pluie dans l’après-midi — assez de i !), du livre de
Rama Yade sur le pouvoir. Elle tient son journal de femme d’Etat et on voit —
ça m’avait fasciné — toute la violence de ce jeu d’ambition qu’elle semble
vivre avec beaucoup d’énergie, même si elle parle
d’ « angoisse » et de « boule au ventre », même si
elle dit : « J’ai essayé de dormir ». Tout ça m’échappe et je m’étais
demandé si j’aurais pu lire le livre en entier… mais j’en avais sans doute lu
assez parce que qq’un m’avait dit de le reposer. Peut-être m’y étais-je
engouffré ? J’avais encore mon bonnet sur la tête, c’était peut-être ça,
m’étais-je dit, qui était étrange, un clochard qui lit.
« Sería
más tonto de lo que he sido »
« INSTANTES
Si pudiera vivir nuevamente
mi vida.
En la próxima trataría de
cometer más errores.
No intentaría ser tan
perfecto, me relajaría más.
Sería más tonto de lo que he
sido, de hecho
tomaría muy pocas cosas con
seriedad.
Sería menos higiénico.
Correría más riesgos, haría
más viajes, contemplaría
más atardeceres, subiría más
montañas, nadaría más ríos.
Iría a más lugares adonde
nunca he ido, comería
más helados y menos habas,
tendría más problemas
reales y menos imaginarios.
Yo fui una de esas personas
que vivió sensata y prolíficamente
cada minuto de su vida; claro
que tuve momentos de alegría.
Pero si pudiera volver atrás
trataría de tener
solamente buenos momentos.
Por si no lo saben, de eso
está hecha la vida, sólo de momentos;
no te pierdas el ahora.
Yo era uno de esos que nunca
iban a ninguna parte sin termómetro,
una bolsa de agua caliente,
un paraguas y un paracaídas;
Si pudiera volver a vivir,
viajaría más liviano.
Si pudiera volver a vivir
comenzaría a andar descalzo a principios
de la primavera y seguiría
así hasta concluir el otoño.
Daría más vueltas en
calesita, contemplaría más amaneceres
y jugaría con más niños, si
tuviera otra vez la vida por delante.
Pero ya tengo 85 años y sé
que me estoy muriendo. »
si pudiera, imperfecto du
subjonctif (ensuite dans le poème : conditionnel)
relajar, relâcher, détendre,
décontracter
tonto, idiot (hacer el tonto)
de hecho, en fait
habas, fèves
paracaídas, parachute
descalzo, pied nu
calesitas, manège
descalzo, pied nu
calesitas, manège
atardeceres, amaneceres, crépuscules, aubes
Labels: paris
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