B ataille
Ils arrachent le visage des
éléphants. Mon ami Julien Polet qui travaille dans une réserve en Afrique a
posté une image « choc » qui m’a hanté toute une journée (ce qui est beaucoup).
J’ai décidé de ne pas vous la soumettre. C’est un éléphant au visage arraché.
Pour moi, le cauchemar, l’horreur, ce qui représente l’horreur, ce n’est pas
les camps d’extermination nazis (par ex), non, ça c’était pour la génération de
Duras, ça. Pour moi, ce qui me place devant le cauchemar absolu, c’est l’idée
que je suis de la génération de l’extermination des singes, des tigres, des
lémuriens... L’idée que l’homme extermine — maintenant ! — les autres espèces
est, pour moi, le cauchemar absolu. Que l’homme se haïsse, c’est déjà assez
triste, assez cinglé, mais qu’il extermine les espèces voisines, c’est d’une
logique qui me fait, moi, souhaiter aussi sa disparition...
Il y a cette phrase de
Georges Bataille : « Aucun animal, même le lion, n’en regarde un autre de la
même façon qu’un Blanc regarde un Noir ou un honnête homme un condamné de droit
commun. » Ce n’est pas possible d’incarner le mal à ce point !
(Difficile de parler de ça
parce que je sens que ce n’est pas de la poésie et que seule la poésie parle.)
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