Tuesday, February 04, 2014

L e grand public


Dans la rue, après le cours de danse, qq’un d’adossé au-mur-au-soleil me salue. J’ai toujours tendance à trouver ça naturel, je suis tellement prête à être prise pour une star, moi, une vedette, tendance proche du peuple comme Lady Diana, enfin, bref, et comme je ne reconnais jamais les gens (Alzheimer)… « On se connaît ? » Alors, le type : « Non, mais, moi, j’ai vu votre spectacle à la Ménagerie, alors je voulais vous dire ce que j’en pense… — Ah, très bien. — Voilà, je voulais juste vous dire ce que j’en pense puisque... parce que je l’ai vu, alors, voilà. — Oui… — Franchement, moi, j’vous dis c’que j’pense, je l’ai dit aussi à Claire Denis, je suis comme ça, moi, je dis c’que j’pense ! » Ce qui fait qu’au bout d’un moment, je lui demande : « Et vous en pensez quoi ?  — Eh bien, bon, je ne suis pas danseur, alors, moi, de voir, comme ça, Kate Moran (d’un air dégoûté), moi, de voir, comme ça, João (dégoûté), de voir aussi, eh bien… » Et, tout d’un coup, I hear : « une immense poésie » : ouf ! Bien fait de rester, c’était pas gagné ! Je l’ai laissé aussi triste, aussi ensoleillé, aussi désespéré, mais c’est un nouvel ami, dos au mur, dans une rue ensoleillée, à Paris.

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