D imanche, soleil
Oh, là, là ! J’ai
rencontré Rodrigo Garcia, puis Youness et Thomas est arrivé, je l’ai attendu
pour lui faire la bise, il s’était décoloré un peu les cheveux, bon, passons, c’est
une erreur, il m’a annoncé tout de suite qu’il ne ferait pas les Bouffes
(finalement, comme il me l’avait demandé) et j’ai dit : « Tant
mieux ! » parce que je n’avais toujours pas d’idée sur ce qu’il
pourrait y faire (je venais d’en parler avec Youness). Pour les Bouffes, il
faut trouver des ensembles, des gens qui forment déjà des ensembles, il faut que le spectacle soit fait
d’avance parce qu’on a très, très peu
de temps de répétitions, donc il faut trouver du ready-made, qui va avec qui,
qui apporte quoi, etc. Tout d’avance. Si on veut vraiment travailler et pas
perdre son temps à mettre en scène encore une fois des individus isolés, bien
sûr que je peux le faire, mais je ne suis pas l’Armée du Salut, je ne fais pas
œuvre de bienfaisance à ce point ; je cherche des interprètes qui feraient le
spectacle à ma place (pour que je ne le fasse pas à la leur) ; il faut trouver
des gens qui travaillent, qui savent travailler, pas qui font la gueule en
attendant des jours meilleurs quand l’humanité sera moins « conne »
(ce qu’elle n’est déjà pas, au fond). Avec Youness, on passe en revue la liste
des pressentis pour voir si des lignes se dessineraient, par ex (j’apprend ce
mot), une ligne lusophone (parlant portugais). Etc. Mais ce n’est pas ça que je
voulais raconter, c’est pourquoi Thomas ne fait pas les Bouffes : parce
qu’il est tombé amoureux ! D’un New-yorkais, métisse (Niger-Amérique), sublimissime, il m’a montré des photos, jamais vu un type aussi beau, aussi
sexe… Dingue ! Et il l’a rencontré comment ? Il l’a rencontré à
Berlin sur Grindr ! Comme quoi… Ils sont très, très amoureux, ils vont se
voir tous les mois, ils ont déjà fait le planning sur l’année, il va le
rejoindre à Brooklyn et, par la même occasion, il travaillera avec Arthur
Nauzyciel qui sera aussi à New York parce qu'il y monte Splendid's de Jean Genet. Et puis, après, il fera un Pasolini avec Stanislas
Nordey où il sera, cette fois, décoloré en blond (mince !) et il jouera son
fils, à Stanislas, mais, bon, qu’est-ce que ça fait plaisir que les gens qu’on
aime ait du travail et de l’amour (j’ai failli me jeter dans le canal — s’ils
avaient filmé, je l’aurais fait, témoin ! témoin ! témoin !
—) : tant de bonheur ! Le type fait tout (au lit) et du design.
Labels: paris
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