Saturday, February 01, 2014

R espirer…


Yvno, c’est délicieux de te lire. Je voulais t’écrire un mot, mais les nouvelles sont très tristes, je me décide, elle est si belle cette pensée de Renoir, en la redécouvrant j’avais l’impression d’entendre Nietzsche. Respirer… Alberto respire désormais par un tube qui descend dans sa gorge et parle avec les yeux, le diagnostic est très sombre et les médecins, c’est Molière. Il aime Cioran, alors j’avais montré ton mail à ma mère qui a écrit la phrase pour mon père, pour sa chambre, entre les photos et les peintures du petit dernier de la tribu, qui sont toutes joie *. Argia pose sa main sur le front de son fils par l’intermédiaire de la Madone, nous on est chaque jour à l’hôpital, regards, caresses, musica e concertini, l’amour circule, c’est la vie jusqu’à la dernière goutte…
Je te ferai signe pour les rushes au printemps — le film de Zelda est magnifique ! Belles et bonnes Bouffes !
et t’embrasse
:-€
(Alberto dans son lit avec sa moustache, on dirait aussi Cavanna)




* « Ne me demandez plus mon programme : respirer, n'en est-ce pas un ? » (Cioran)






Merci de partager ça avec moi, chère Adélaïde, je pense souvent à la mort de mes proches, comme ce matin, au réveil, sans panique. Ce qui m'effrayait, ce matin, je me disais, ce serait d'apprendre la mort de personnes qui m'ont été proches et que j'ai perdues de vue, ça, je trouvais ça assez effrayant, comme si elles étaient mortes avant l'heure (ce qui est pourtant une relation banale, quand on avance en âge, « perdre de vue »). Mais accompagner les mourants, c'est évidemment ce que nous avons à faire...
Courage et toutes mes pensées, 

Yvno

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