T itre de mes mémoires en espagnol
Hagase ver por la ventana (Faites-vous voir à la fenêtre). (C’est dans les
consignes en caso de incendio de
la chambre d’hôtel.) (Ma fenêtre donne sur une cour fermée comme un puit, mais
ce n’est pas la question.) Ou alors : Espejo del pasado (miroir du passé). (Ça, c’est dans un poème de Borges.)
(C’est plus beau, évidemment…) (C’est la lune qui est qualifiée de espejo
del pasado.) (« Cristal de
soledad, sol de agonías. ») (Il y a aussi ce vers : « La fiel
memoria y los desiertos días. », La fidèle mémoire et les jours déserts.)
A moins que mes mémoires ne s’appellent : El arte del olvido (L'Art de l’oubli). (C’est aussi dans le même poème
d’amour triste.) Ou encore : Y te puede matar una guitarra (Et une guitare peut te tuer). (Mais on s’éloigne, on
s’éloigne…)
Je ne résiste pas d’inscrire
ici la deuxième partie de ce poème inouï sur la tristesse (qui ressemble à la
fête du centre de Madrid, hier, moi si fatigué, je rentrais à l’hôtel en me
traînant et en me perdant, le bout de plan déchiré à la main tandis que tous
ces gens de tout âge — les vieux surtout si délicats, si précieusement mis, les
plus sexy, je trouvais, les femmes âgées), eux, savaient où ils étaient : l'insouciance.
Ya no seré feliz. Tal vez no
importa.
Hay tantas otras cosas en el
mundo;
un instante cualquiera es más
profundo
y diverso que el mar. La vida
es corta
y aunque las horas son tan
largas, una
oscura maravilla nos acecha,
la muerte, ese otro mar, esa otra
flecha
que nos libra del sol y de la
luna
y del amor. La dicha que me
diste
y me quitaste debe ser
borrada;
lo que era todo tiene que ser
nada.
Sólo que me queda el goce de
estar triste,
esa vana costumbre que me
inclina
al Sur, a cierta puerta, a
cierta esquina.
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